La tension est montée d’un cran ce jeudi à la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). À la surprise générale, l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a laissé éclater sa colère après l’annonce du renvoi de son procès au 8 mai prochain.
Jusque-là, l’audience semblait suivre son cours. Mais lorsque le juge Daye Mara a brusquement décidé de clore les débats pour reporter les plaidoiries et réquisitions à dans trois semaines, l’ex-parlementaire a vu rouge. Visiblement à bout de patience, Damaro a dénoncé ce qu’il qualifie de « manœuvres dilatoires » destinées à étirer son procès en longueur.
« Vous jouez avec la vie des gens », a-t-il lancé d’une voix chargée d’émotion. « Je me suis plié à tout. Les avocats qui demandent ce renvoi partent voir leurs familles alors que je suis en prison, je suis malade. C’est du théâtre », a-t-il ajouté, avant de brandir une menace sans détour : retirer purement et simplement son appel.
Condamné le 2 décembre dernier à quatre ans de prison ferme et à une amende de 10 millions de francs guinéens pour détournement de deniers publics et corruption, l’ancien patron de la 9e législature semble désabusé par la tournure des événements. « Je préfère purger les 4 ans que de me prêter à ce théâtre. Ce n’est plus un procès, c’est vraiment la justice des vainqueurs… », a-t-il martelé, devant une salle stupéfaite.
L’instant a été aussi saisissant que révélateur : celui d’un homme qui, de président de l’Assemblée, se retrouve prisonnier d’un système qu’il accuse aujourd’hui de le broyer.
Laguinee.info