La situation s’aggrave pour Tindu Lissu. Déjà détenu depuis le 9 avril pour « trahison », le chef de l’opposition tanzanienne voit son parti, le CHADEMA, écarté de toutes les élections à venir présidentielle, législatives et locales comprises. Une exclusion qui marque un tournant sévère dans la vie politique du pays.
En cause : le refus catégorique de Lissu de signer le code de conduite électorale, une formalité pourtant obligatoire pour tous les partis désireux de participer à un scrutin en Tanzanie. La Commission électorale nationale, saisie de l’affaire, a appliqué la règle sans dérogation. Le délai expirait samedi dernier. Le leader du CHADEMA, resté inflexible, a donc entraîné dans son sillage son parti tout entier.
Côté gouvernemental, apprend-t-on, on balaie les accusations d’exclusion politique. Il ne s’agirait que de l’application stricte d’une disposition existante. « C’est Lissu qui a violé les règles », martèle un responsable, en réponse aux critiques croissantes venues aussi bien de l’opposition que d’organisations de la société civile.
L’arrestation de Tindu Lissu, survenue lors d’un meeting dispersé par la police à Mbinga, soulève déjà de nombreuses interrogations. Le chef de l’opposition est poursuivi pour trahison, une infraction grave en Tanzanie, passible de la peine de mort et non éligible à une libération sous caution. Son procès est très attendu, dans un climat politique tendu et sous haute surveillance internationale.
Laguinee.info
