Une polémique enfle depuis plusieurs jours au sein de la sphère éducative guinéenne. À la suite d’une mobilisation annoncée des enseignants en faveur de la candidature du Général Mamadi Doumbouya, des voix se sont élevées pour dénoncer une supposée pression exercée sur les personnels éducatifs. Pointé du doigt, le Directeur communal de l’Éducation (DCE) de Dixinn, M.Konaté, a tenu à apporter sa version des faits .
Dès l’entame de son propos, le DCE met en avant le contexte social et sanitaire difficile auquel font face les enseignants du secteur public :
« Côté santé, ça pèse beaucoup sur les enseignants. Là, nous, nous sommes obligés de le soutenir. Et venez le jour, voir les privés qui sont prêts à nous accompagner. On les a informés pour dire que vraiment, nous, les enseignants du public, nous sommes prêts à soutenir notre président. »
Ce soutien, selon lui, ne relève pas d’un mot d’ordre imposé, mais d’un choix collectif motivé par les acquis sociaux :
« Parce qu’il a fait quelque chose avant de tuer beaucoup d’enseignants. Nous, on a des enseignants qui sont morts parce que la prise sanitaire n’était pas là. Donc, ils sont obligés de partir payer les médicaments en pharmacie par terre, et ça les a détruits. Donc, voilà un peu la seule cause qui nous pousse aujourd’hui à soutenir ce président. »
Face aux critiques qui évoquent des pressions ou des manipulations, le DCE insiste sur la spontanéité du mouvement :
« Ce n’est pas de la démagogie. Nous, nous sommes prêts à le soutenir. Et ceux qui veulent venir avec nous peuvent venir. Ceux qui veulent rester peuvent rester. Parce qu’un président ne peut pas être élu à 100%. Même si tu fais tout ce qu’il faut, tu ne seras pas élu à 100%. »
Le DCE rejette catégoriquement toute idée d’instrumentalisation des élèves ou de récupération politique des établissements scolaires :
« Peut-être que c’est une école ou deux qui ne sont pas prêtes à nous accompagner. Ils verront le jour, le lundi. Et pourquoi le département a choisi un jour férié ? Pour éviter ces amalgames. Pour ne pas dire qu’on a pris des élèves. Ce ne sont pas des élèves qui seront avec nous. C’est seulement les enseignants qui ont dit que, vraiment, merci au président. »
Selon lui, les avancées en matière de salaires, de pensions et de couverture santé justifient cet engagement :
« Avec l’augmentation des salaires, l’augmentation des pensions et la prise en charge de 80 % de la santé, nous nous sommes prêts à soutenir. Donc là, il ne faut pas se mettre à l’aise. S’il veut, il ne faut pas venir ici. Il ne faut pas raconter quoique ce soit. Nous, nous sommes prêts. On va soutenir ce président à 1000 %, disons. »
Il poursuit en évoquant l’ampleur nationale du mouvement, qui selon lui n’est pas propre à Dixinn :
« Les marches qui se passent dans les autres préfectures, dans les autres régions, comme la marche de Kankan, la marche de Kindia, la marche de Boké, pourquoi ils ne sont pas venus dire que les gens ont été obligés ? Donc vraiment, ils n’ont qu’à arrêter. »
Le Directeur affirme avoir impliqué les écoles privées de Dixinn, tout en précisant qu’aucune n’a été contrainte :
« C’est pourquoi nous, on a appelé les écoles privées qui sont sous nos commandements pour les informer que nous, nous allons sortir. Pour ne pas dire encore, ah non, on laisse les privés de côté, chaque fois c’est comme ça. Donc si tous les privés de Dixinn disent qu’ils ne peuvent pas soutenir, nous, le public, nous allons soutenir à 100 %, et la population est avec nous, et les anciens sont avec nous. »
Dans une tonalité plus vindicative, il met en garde ceux qu’il qualifie de « détracteurs » :
« Vous serez surpris que c’est une petite, voire peut-être une école qui est en train de dire comme ça. Sinon, demandez, passez dans les écoles, et ils vont vous dire ce qui s’est passé, ce qui se passe. »
Il ne s’arrête pas là. L’enseignant lance une autre pique. Cette fois-ci, il cible les « détracteurs « :
« On n’a pas besoin de ces détracteurs, ils n’ont qu’à raconter tout ce qu’ils veulent, mais nous, nous allons soutenir ce président jusqu’à nouvel ordre. C’est le président de la Guinée, c’est le président idéal, que nous cherchons. »
Il va jusqu’à défendre son choix personnel, assumé et émotionnel :
« Les anciens de Dixinn sont prêts à soutenir M. le Président. Avec Simandou 2040, les jaloux vont mourir. Mais nous, nous sommes là, et nous allons le soutenir. »
Et d’appuyer sur un ton passionné :
« On est prêt, s’ils veulent. Et ils n’ont qu’à dire qu’on a envoyé les fouets derrière les gens pour les frapper, pour venir soutenir le Président. Et là, c’est un Président à soutenir. La Guinée a fait beaucoup de bénédictions, beaucoup de sacrifices pour avoir un Président unificateur. Un Président qui a l’écoute de tout le monde. Un Président qui est avec les parents pauvres. Les parents pauvres, c’est nous les enseignants. »
« Nous les enseignants, on forme les ministres, on forme tout le monde. Mais tout le monde vient nous commander. Donc là, celui qui vient nous soulager, et personnellement, on a été soulagé par la prise en charge sanitaire. Ça, c’est un grand point que le Président a marqué. »
Pour lui, il n’y a aucun doute : Et ça, il le dit sans contour: « Moi, je suis avec lui à cause de ça seulement, même s’il ne fait rien d’autre. Mais à cause de ça seulement, je suis avec lui. Parce que la santé n’a pas de prix. Et je sais de quoi je parle. J’ai vu des enseignants qui ont été envoyés en Tunisie, leur prise en charge. Les 80 % ont été payés. Je suis témoin, j’ai vu. », soutient-il.
Et de poursuivre en ces termes :
« Et ces enseignants-là, c’était leur première fois de rentrer dans l’avion. Donc c’est eux qui vont faire ça. Nous, la vie, c’est ça. C’est avant tout la santé. »
Il évoque l’importance de la santé :
« Si tu dis que tu es qui ou qui, et que tu dis que tu as la santé, c’est meilleur….Mais ce qui reste clair, c’est ça. Les détracteurs, ils n’ont qu’à continuer. Et le lundi, ils seront surpris. »
IAC, pour Laguinee.info