mardi, avril 15, 2025
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Dogomet (Dabola) : une sous-préfecture confrontée à un déficit d’infrastructures sanitaires

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Située à environ 55 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Dabola, la sous-préfecture de Dogomet fait face à un manque important d’infrastructures sanitaires. Avec une population estimée à plus de 38 000 habitants, cette localité, qui marque la limite entre la Haute-Guinée et le Fouta Djallon, dispose d’un seul centre de santé opérationnel et de cinq postes de santé peu ou pas fonctionnels.

Créée vers 1955 sous l’administration coloniale française, la sous-préfecture n’a jamais bénéficié d’un développement sanitaire à la hauteur de ses besoins. Le centre de santé de Dogomet, unique structure sanitaire de référence dans la commune rurale, fonctionne dans des conditions difficiles. Lors d’un entretien accordé le dimanche 13 avril 2025, le chef du centre, Thierno Abdoulaye Sow, a dressé un tableau préoccupant.

« À Dogomet, nous avons cinq postes de santé répartis dans les districts, mais ils ne sont pas équipés. Le centre dont j’ai la charge fonctionne sans électricité, avec un manque criant d’équipements médicaux et de médicaments. Certains patients doivent se rendre jusqu’à Dabola pour s’approvisionner en produits essentiels », a-t-il expliqué.

Outre les problèmes logistiques, le déficit en personnel médical constitue une préoccupation majeure. Selon M. Sow, seuls trois médecins titulaires sont en service dans toute la sous-préfecture.

« Pour une population de plus de 38 000 habitants, ce chiffre est largement insuffisant. Cela limite considérablement notre capacité à répondre efficacement aux besoins de santé de la population », a-t-il ajouté.

Malgré ces contraintes, le centre de santé assure plusieurs services de base, notamment les consultations curatives, les consultations prénatales, la vaccination des enfants et la planification familiale. Ces prestations sont rendues possibles grâce à l’engagement du personnel sur place.

Le chef du centre de santé lance un appel aux autorités pour un renforcement des effectifs médicaux :

« Le manque de ressources humaines est un véritable défi. Nous sollicitons l’appui de l’État, à travers la mairie, pour le recrutement de personnels contractuels, ce qui représenterait un soulagement temporaire mais significatif. »

La situation sanitaire de Dogomet met en lumière les défis structurels auxquels font face de nombreuses localités rurales en Guinée, en matière d’accès aux soins de santé de base. Un enjeu crucial pour les autorités, dans un contexte où l’amélioration des services publics reste une priorité nationale.

 

De retour de Dogomet, Ahmed Tidiane Condé, correspondant préfectoral, pour Laguinee.info

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