mercredi, avril 16, 2025
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Gabon : Oligui Nguema rafle tout, mais le plus dur commence

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Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas gagné l’élection présidentielle. Il l’a écrasée.

90,35 % des voix pour lui, 3,02 % pour son principal adversaire, moins de 1 % pour les six autres. Une victoire par KO, nette, brutale.

Mais derrière ce plébiscite, le vrai combat commence. Et il ne se joue plus dans les urnes.

1. Un pays riche, un peuple pauvre

Le paradoxe gabonais est connu. Un sous-sol gorgé de pétrole, mais un tiers de la population vit dans la pauvreté. Des tours climatisées à Libreville, mais des dispensaires sans médicaments à l’intérieur du pays.

Le président élu ne peut plus se contenter de discours. Il lui faut redistribuer les richesses, investir dans les services sociaux, briser les circuits de rente qui enrichissent les mêmes et laissent les autres dans l’oubli.

Le peuple a voté massivement. Il attend, maintenant, des résultats mamassifs.

2. La fin de la transition, le début d’un système ?

Le coup d’État de 2023 a tourné une page. Celle de la dynastie Bongo, au pouvoir depuis plus de 50 ans.

Mais une transition militaire n’est pas une réforme. Et une élection, même bien organisée, n’est pas une démocratie en marche.

Le président Oligui Nguema a les pleins pouvoirs. Il doit désormais prouver qu’il a aussi une vision. Un État plus fort, oui, mais pas plus opaque. Une autorité affirmée, oui, mais au service des citoyens, pas au-dessus d’eux.

3. Une jeunesse impatiente

Plus de la moitié des Gabonais a moins de 25 ans. Ils ne parlent pas de révolution. Ils demandent du concret : des écoles qui forment, des emplois qui paient, un avenir qui ne force pas à fuir.

La jeunesse a longtemps été une variable d’ajustement. Elle veut aujourd’hui devenir un moteur.

Le nouveau président devra investir dans l’éducation, l’entrepreneuriat, le numérique, et surtout dans la confiance. Car un mandat se gagne dans les urnes, mais se conserve dans les cœurs et dans les faits.

4. Des institutions à rebâtir

Avec 94,8 % des bureaux de vote jugés fonctionnels et 98,6 % d’opérations transparentes selon les observateurs, le scrutin a été salué. C’est un bon début. Mais pas une fin en soi.

Les institutions gabonaises ont été abîmées par des décennies de pouvoir verrouillé. Le défi est immense : refonder la justice, libérer les médias, garantir les contre-pouvoirs. Et cela, sans tomber dans la tentation du pouvoir solitaire.

Brice Oligui Nguema a gagné la confiance du peuple. Il lui reste à mériter sa foi. Ce score fleuve est un mandat lourd. Trop lourd pour les promesses vagues. Trop clair pour tolérer l’attentisme.

Le peuple a parlé. Maintenant, il veut voir.

Laguinee.info 

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