samedi, avril 12, 2025
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Kindia : Djamilatou Touré perd sa boutique et 97 millions GNF dans un incendie nocturne

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C’est un drame qui a bouleversé tout un quartier. Dans la nuit du jeudi 10 avril 2025, alors que la ville de Kindia dormait encore, un incendie s’est déclaré au centre commercial 3 Avril, réduisant en cendres la boutique de Mme Djamilatou Touré, une commerçante bien connue dans la région.

L’incendie s’est produit aux alentours de 4h du matin. Selon les premières informations recueillies sur place, il serait d’origine électrique. Le feu, qui s’est propagé rapidement à l’intérieur du local, n’a laissé aucune chance au contenu de la boutique. À l’arrivée des premiers secours, tout était déjà trop tard.

Une femme seule face au désastre

Veuve depuis plusieurs années, Mme Touré portait seule la responsabilité de subvenir aux besoins de sa famille. Elle gagnait sa vie grâce à cette boutique qui représentait, selon ses mots, « l’héritage vivant » laissé par son défunt mari, ancien Secrétaire Général de la Commune Rurale de Madina Oula.

Malheureusement, elle ne se trouvait pas à Kindia au moment du drame. Partie à Conakry pour des raisons personnelles, c’est par un coup de fil qu’elle a appris la terrible nouvelle. En rentrant précipitamment à Kindia le lendemain matin, elle découvre les restes calcinés de son commerce.

Face aux décombres, Mme Touré s’est effondrée en larmes, sous le regard impuissant de ses proches venus la soutenir. Sa voix tremblante a brisé le silence lourd qui régnait sur les lieux :

« Tout a été consumé par le court-circuit aux environs de 4h du matin, alors que j’étais à Conakry. Je suis reconnaissante envers mes voisins qui ont essayé d’éteindre le feu, mais tout était déjà perdu à l’intérieur de la boutique. »

97 millions partis en fumée

D’après ses estimations, les pertes s’élèvent à 97 millions de francs guinéens, dont 37 millions en espèces et le reste en marchandises. La commerçante explique qu’elle fonctionnait en partie à crédit : elle recevait les marchandises des fournisseurs de Conakry avec qui elle entretenait des relations de confiance, pour ensuite rembourser après les ventes.

Aujourd’hui, non seulement elle n’a plus rien à vendre, mais elle se retrouve également face à des dettes qu’elle ne peut plus honorer.

« Je gagne de l’argent ici pour nourrir les enfants que mon mari m’a laissés avant de mourir. Si tout cela est parti en fumée, je ne sais plus quoi faire, sinon me remettre à Dieu. », a-t-elle confié, submergée par le chagrin.

Un appel à la solidarité nationale

Mme Djamilatou Touré ne cache pas sa détresse. Mais elle n’abandonne pas. Dans un dernier élan d’espoir, elle lance un appel aux autorités, aux bonnes volontés et au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya :

« Je demande votre aide ! C’est par confiance que je prends des marchandises à crédit. Aujourd’hui, tout est réduit en cendres. Tous les commerçants de Conakry me connaissent, ils savent que je suis honnête. J’ai besoin d’aide pour me relever. »

Un signal d’alarme pour les petits commerçants

Ce drame soulève de nombreuses questions sur la sécurité des installations électriques dans les zones commerciales, mais aussi sur la vulnérabilité des petits entrepreneurs qui, comme Mme Touré, travaillent sans assurance ni filet de sécurité.

Il est urgent que les autorités locales, les associations de commerçants et les services sociaux se mobilisent. Car derrière cette boutique réduite en cendres, il y a des enfants à nourrir, une femme à relever, et une dignité à restaurer.

 

De Kindia, Joël Francis Kolié 33 10, pour Laguinee.info 

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