Tensions entre le Mali et l’Algérie : la CEDEAO réagit !
Bamako, 10 avril 2025 — La nuit du 31 mars au 1er avril 2025 a marqué un tournant dans les relations diplomatiques entre le Mali et l’Algérie. Un drone malien immatriculé TZ-98D, appartenant aux Forces Armées et de Sécurité de la République du Mali, a été abattu par l’armée algérienne près de Tin-Zaouatène, dans la région de Kidal. L’Algérie a justifié cette destruction en affirmant que l’appareil malien avait pénétré son espace aérien, ce qui a entraîné une réaction immédiate de Bamako. Le gouvernement malien a rejeté cette accusation, dénonçant une agression en violation de sa souveraineté territoriale.
Cet incident a déclenché une série de communiqués belliqueux entre les deux pays. Le Mali a qualifié l’attaque de provocation et de tentative délibérée de déstabilisation de la région, affirmant que la destruction du drone avait empêché une opération de neutralisation d’un groupe terroriste menaçant la sécurité de l’espace confédéral. En réponse, l’Algérie a réaffirmé sa position, dénonçant une violation de son espace aérien et justifiant l’utilisation de la force.
Face à la montée des tensions, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi avec une grande inquiétude. Bien que le Mali ait quitté l’organisation en janvier 2024, après des années de différends, la CEDEAO a exprimé son désir de jouer un rôle de médiation. Dans un communiqué, la Commission a appelé à une désescalade immédiate des tensions et a insisté sur l’importance du dialogue entre les deux nations. L’organisation a rappelé que la stabilité de l’Afrique de l’Ouest dépendait de la capacité des États membres à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques.
Cet appel à la paix intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par des divergences profondes sur la gestion des crises régionales, notamment la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le Mali, après son retrait de la CEDEAO, continue de développer des alliances stratégiques avec d’autres pays de la région, notamment dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (AES), tandis que l’Algérie s’efforce de maintenir son rôle de puissance régionale influente.
Malgré la rupture formelle entre le Mali et la CEDEAO, l’organisation régionale reste fermement attachée à la stabilité du Sahel. Elle espère que cet incident ne dégénérera pas en une crise plus large et continue d’appeler à un dialogue constructif entre les deux nations, soulignant l’importance d’éviter toute escalade militaire.
La communauté internationale, elle aussi, suit de près cette crise, espérant qu’une issue diplomatique pourra être trouvée avant que les tensions ne fassent plus de victimes. Les regards sont désormais tournés vers Alger et Bamako, alors que le futur de cette relation complexe reste incertain.