vendredi, avril 18, 2025
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« Ne la violentez pas, rendez-la à ses parents, c’est mieux »

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Assez ! Il est grand temps de remettre les pendules à l’heure, de dire des choses qui dérangent et qui brûlent la langue. Si vous n’aimez plus votre femme, ne la frappez pas, ne la tue pas, ne la torturez pas, ne la brisez pas. Rendez-la à ses parents. Mais, avant tout, arrêtez ce carnage.

Les histoires de violences conjugales, de féminicides, ce n’est plus un « détail » dans la société. C’est une plaie béante qui saigne jour après jour, une honte insupportable que certains osent ignorer, comme si cela ne les concernait pas. Eh bien, ça nous concerne tous. Cette violence-là est aussi une violence sociale, une violence collective, une violence d’une société qui préfère se tourner vers l’autre côté que de voir la souffrance réelle.

On entend toujours les mêmes excuses, les mêmes justifications écoeurantes : « Mais pourquoi elle part pas ? » Comme si quitter un homme violent était aussi simple que changer de chemise. Et pourtant, combien de femmes meurent chaque année, brisées par l’inertie de ceux qui préfèrent fermer les yeux plutôt que de dénoncer un système qui encourage le silence et la complicité ? Les femmes ne meurent pas à cause de l’amour, elles meurent à cause de la peur. La peur d’un mari qui les bat, la peur de la famille qui les force à rester, la peur du jugement. La peur de tout sauf de vivre.

La tradition ? La dignité familiale ? Non. Ce n’est pas ça la dignité. La dignité, c’est de dire STOP. C’est de reconnaître que quand l’amour n’existe plus, il n’y a rien à sauver. Rien. Pourquoi continuer à forcer une femme à vivre un calvaire, juste pour plaire à des vieilles traditions qui ne veulent que préserver des apparences ? La dignité familiale, c’est quoi au juste ? Un masque de respectabilité qui cache des cadavres dans le placard ?

Oui, vous avez un devoir envers la famille. Mais ne prenez pas votre femme en otage. Si vous n’en pouvez plus, ne la faites pas croupir dans une prison sentimentale. Rendez-la. Vous l’avez choisie un jour, peut-être, mais vous avez perdu tout droit sur elle dès que vous avez commencé à lever la main. Vous n’êtes pas un dieu, vous n’êtes pas son maître. Vous êtes un homme, et un homme digne, ça ne frappe pas, ça ne tue pas, ça ne détruit pas. Si vous n’aimez plus, quittez-la dignement. Qu’elle puisse vivre. Qu’elle puisse respirer.

Et non, on ne parle pas ici d’un homme qui « a craqué » une fois. Non. Quand une femme est battue, tuée, violée, ce n’est pas un « accident », c’est un processus. Un processus de déshumanisation systématique, où chaque coup, chaque insulte, chaque humiliation devient un grain de sable dans la machine de l’horreur. Et pendant que la femme est brisée, que ses enfants sont traumatisés, la société regarde, indifférente, comme si ce n’était qu’un détail. Une statistique de plus.

La vraie question est celle-ci : Pourquoi continuer à faire semblant ? Pourquoi continuer à voir les femmes comme des objets ? Pourquoi ?

On parle ici de vies humaines, pas de jouets à jeter lorsqu’on n’en veut plus. Et si vous croyez que vous allez « réparer » votre couple en continuant à l’étouffer, à la détruire, vous vous trompez lourdement. La réparation, c’est de s’asseoir, d’admettre qu’il y a un problème, d’accepter la séparation. Et oui, la séparation, ce n’est pas une honte, c’est un droit. Un droit de vivre, de respirer, de ne pas mourir sous les coups d’un « amour » devenu une arme.

Si vous n’aimez plus votre épouse, ne la violentez pas, rendez-la à ses parents

Kadiatou Lamarana Diallo, une femme avec des rêves, des aspirations, une vie encore à bâtir, a été tuée dans l’indifférence la plus totale. Ce 8 avril, son mari, Mamadou Lamarana Barry, l’a frappée, battue, et après l’avoir assassinée, il a mis son corps dans un caniveau, l’a carbonisé, espérant ainsi effacer toute trace de son acte. Un crime abominable qui a été commis sous les yeux de leurs enfants, de leur communauté. Et après cela, il a pris la fuite, tentant de s’échapper en traversant la frontière vers la Sierra Leone. La question reste : Comment une société permet-elle à un homme de commettre un tel crime et de fuir sans crainte ?

Et ce n’est pas tout. Ce type de violences fait légion. À Conakry, une autre victime a perdu la vie dans les mêmes circonstances horribles. Cette femme enceinte, frappée violemment par son mari d’un coup de pied, a succombé à ses blessures. Elle portait un enfant, un futur qui n’aura jamais la chance de voir le jour. Et qui, qui va réparer cela ? Qui va compenser cette souffrance, ce traumatisme ? La réponse est claire : personne. La société ferme les yeux, préfère ignorer la tragédie, comme si tout cela était normal.

Et ce n’est pas un cas isolé. Le 20 mars dernier, Adama Konaté, une autre femme, a été assassinée en plein jour, dans un acte de violence qu’on n’ose même pas décrire. Tuée par son amant, ce dernier a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, une sentence qui peut sembler sévère, mais qui reste insuffisante face à l’ampleur de la tragédie. Cette condamnation n’effacera pas la douleur de ses six enfants, laissés derrière elle. Qui va s’occuper de ces enfants, qui va leur donner de l’amour, les protéger, les élever ? La justice n’est pas juste une affaire de peine, elle est aussi une affaire de réparation. Qui réparera le mal fait à cette famille, qui va rendre leur mère à ces enfants ?

Des histoires comme celles-ci ne sont pas isolées. Elles sont trop nombreuses. Des femmes battues, violentées, tuées. La violence conjugale est une épidémie silencieuse, une épidémie de plus en plus difficile à ignorer. Et pour quelles raisons ? Parce que la société veut préserver des illusions, des traditions qui enferment les femmes dans un rôle d’obéissance aveugle, de soumission ? Non. Assez ! Il est temps de mettre fin à cette barbarie. Il est temps de dire haut et fort que les femmes ne sont pas des objets à jeter ou à briser quand l’amour disparaît. Si l’amour n’existe plus, partez, mais n’infligez pas un calvaire à celle qui a partagé votre vie.

Les excuses de la famille, des parents, des proches, qui veulent préserver une « dignité familiale » au détriment du bien-être d’une femme, doivent cesser. Il n’y a pas de dignité dans l’ignorance, pas de dignité dans la souffrance infligée. L’amour n’a pas à se mesurer en souffrance, en coups, en humiliations. Un homme digne ne brise pas une femme, il lui permet de respirer, de vivre. Si vous n’aimez plus votre femme, vous ne la battez pas, vous ne la tuez pas, vous la laissez partir. C’est la seule dignité possible. C’est le seul respect dû à l’humanité.

Arrêtez de prétendre que tout va bien, que ces violences ne sont qu’un mal nécessaire. La violence conjugale est un crime. Le féminicide est un assassinat. Et il n’y a pas de pardon pour cela. Cette souffrance, ce sang versé, ce corps brisé, c’est l’affaire de tout le monde. La société doit dire NON à cette violence. Elle doit protéger, accompagner, et non fermer les yeux. Si vous n’aimez plus votre épouse, ne la violentez pas, rendez-la à ses parents. Mais, avant cela, ne la tuez pas. La vie est trop précieuse pour être détruite par l’indifférence et la haine.

Rendez-la à ses parents, mais ne la laissez pas mourir.

La violence conjugale, ce n’est pas de l’amour, c’est du terrorisme domestique.

Alors, les familles qui préfèrent forcer une femme à rester sous le joug de l’homme violent, sachez-le : vous êtes complices. Vous forcez la main à vos filles, vos sœurs, vos mères, au nom d’une prétendue « dignité » qui ne sert qu’à les enchaîner. Si une femme souffre, si elle pleure, si elle vit un enfer, alors elle n’a pas à « sacrifier » sa vie pour votre image. Vous avez échoué si vous ne voyez pas que la véritable dignité est de lui permettre de partir, de la rendre vivante, non dans un cercueil.

Rendez-la à ses parents, mais ne la laissez pas mourir.

La violence n’est jamais une solution. La fuite, le départ, l’acceptation de l’échec de la relation, c’est ça la solution.

Si vous n’êtes plus capable de l’aimer, ne la tuez pas en silence. Laissez-la partir. Laissez-la vivre. C’est la moindre des choses que vous puissiez faire. Sinon, c’est vous qui serez responsables de sa mort.

La Rédaction de Laguinee.info 

 

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