La route entre Siguiri et Guéckédou a, une fois de plus, été le théâtre d’un acte de violence d’une rare cruauté. Dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 avril, un minibus de transport en commun de marque Ford, immatriculé RC 6529 V, a été violemment attaqué par un groupe de bandits armés dans la localité de Yardô, relevant de la sous-préfecture de Gbangbadou, à une quarantaine de kilomètres de Kissidougou.
Les assaillants, au nombre de six, encagoulés et munis de fusils, ont tendu une embuscade au véhicule en pleine nuit. Selon les témoignages recueillis sur place, l’un des malfrats portait une tenue militaire, et ils se déplaçaient sur trois motos. Après avoir maîtrisé le conducteur, ils ont dirigé le minibus dans la brousse, à environ deux kilomètres de la route, où ils ont exécuté leur sinistre besogne.
Le chauffeur, Abou Soumaoro, âgé de 38 ans, a été atteint de plusieurs balles au niveau des côtes. Il n’a pas survécu à l’hémorragie causée par ses blessures, rendant l’âme dans un village proche du lieu de l’attaque. Une autre passagère, en route pour Siguiri, a également été touchée par balle et se trouve actuellement sous soins intensifs à l’hôpital préfectoral de Kissidougou.
Les 16 passagers à bord du véhicule ont été complètement dépouillés : téléphones portables, argent, et effets personnels ont été emportés par les malfaiteurs. Désemparés, plusieurs victimes, en route pour Guéckédou, sont toujours à l’hôpital, sans moyen de contacter leurs proches.
Ce mercredi, dans une atmosphère de douleur et de recueillement, le corps du défunt a été remis à sa famille, accompagné du président de la délégation spéciale de Kissidougou, de membres du syndicat CNTG de Kissidougou, du secrétariat général de la commune urbaine de Guéckédou ainsi que des représentants du syndicat CNTG de Guéckédou. Abou Soumaoro, marié et père d’un enfant, résidait au quartier Bôdala à Guéckédou.
Cette attaque relance la question lancinante de l’insécurité sur les axes routiers du pays, en particulier sur les routes reliant les grandes préfectures de la Haute et de la Moyenne Guinée. Les autorités locales, déjà alertées à maintes reprises, sont une fois de plus appelées à renforcer la sécurité sur ces tronçons devenus dangereux pour les citoyens.
Oumar LENO, pour Laguinee.info