samedi, avril 12, 2025
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Affaire Adama Konaté : le Procureur se félicite d’un verdict exemplaire, la défense plaide l’humanité

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Le procès de Bangaly Traoré, accusé de l’assassinat d’Adama Konaté, s’est achevé par une lourde condamnation : la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 30 ans de sûreté, et le paiement de 3 milliards de francs guinéens à la famille de la victime. Mais au-delà de la sentence, ce sont les réactions du ministère public et de la défense qui ont marqué la fin d’un procès aussi attendu qu’émouvant.

Procès de Bangaly Traoré, présumé assassin d’Adama Konaté à Kankan

Le procureur Marwane Baldé, satisfait d’une justice rendue

À la sortie de l’audience, le procureur du tribunal de première instance de Kankan, Marwane Baldé, n’a pas caché sa satisfaction. Pour lui, la cour a répondu à l’attente du ministère public en rendant une décision exemplaire et dissuasive.

« Nous sortons de cette audience avec satisfaction, en ce sens où les réquisitions du ministère public ont été suivies à la lettre. Le tribunal a condamné Bangaly Traoré à la peine que nous avons demandée, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans. »

Le procureur a insisté sur la gravité des faits, soulignant que si la peine de mort était encore en vigueur en Guinée, il l’aurait requise.

« Il s’agit d’un crime odieux. Nous veillerons personnellement à ce que cette peine soit exécutée strictement, et que le condamné soit transféré dans une maison d’arrêt sécurisée. Ce verdict envoie un signal fort à tous ceux qui pensent pouvoir ôter la vie à autrui en toute impunité. »

La défense demande la clémence, sans succès

Face à cette rigueur, l’avocat de la défense, Me Ibrahima Kalil Kanté, a adopté une posture plus mesurée. Tout en reconnaissant la culpabilité de son client, il a tenté de faire valoir des circonstances atténuantes.

« Monsieur Traoré a reconnu les faits avec sincérité. Notre devoir en tant qu’avocat est aussi d’appeler à l’humanité. Nous avons demandé à la cour de tenir compte de son état psychologique au moment des faits, et d’accorder une peine moins lourde. »

Mais les arguments de la défense n’ont pas pesé face à l’émotion suscitée par ce drame et à la gravité des actes. La cour a suivi les réquisitions du parquet sans aménagement.

Une sentence lourde, un climat apaisé

Ce procès met fin à plusieurs semaines de tension à Kankan, où la population et les défenseurs des droits humains attendaient un verdict fort. Dans une salle d’audience comble, le juge Ibrahima Sory a prononcé la sentence, ordonnant également la confiscation des armes du crime : un couteau ensanglanté et une machette.

La défunte, Adama Konaté, laisse derrière elle six enfants. Sa famille, soutenue par des organisations de la société civile, espère désormais trouver un peu de paix après cette douloureuse épreuve.

La justice est passée. Et si les plaidoiries ont révélé deux visions du droit l’une fondée sur la rigueur, l’autre sur l’humanité , c’est bien la première qui l’a emporté dans ce procès symbolique.

 

Laguinee.info

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