Umaro Sissoco a pris le chemin contraire à la démocratie. Alors que son mandat a expiré en février dernier, il a décidé de reporter l’élection présidentielle, plongeant la Guinée-Bissau dans une crise institutionnelle majeure.

Cette décision unilatérale, couplée à la dissolution de l’Assemblée nationale fin 2023, constitue, selon le député sénégalais Marius Sagna, une « violation manifeste de la Constitution ». Dans une déclaration rendue publique ce week-end, le parlementaire n’a pas mâché ses mots : « Je ne peux que dénoncer les putschs constitutionnels en cours en Guinée-Bissau depuis plusieurs mois et la répression dont sont victimes les forces vives qui s’y opposent. »

Connu pour son engagement contre les dérives autoritaires en Afrique de l’Ouest, Marius Sagna rappelle qu’il a lui-même lutté contre deux tentatives de troisième mandat au Sénégal, ainsi que contre le report de l’élection présidentielle sous Macky Sall. Il voit dans les actes du président Embaló une nouvelle menace pour la stabilité démocratique de la région.

« Ce qui se passe en Guinée-Bissau est grave. La voix du peuple est confisquée, les institutions sont muselées, et ceux qui s’opposent sont réprimés. Il est temps que la CEDEAO et l’Union africaine prennent leurs responsabilités », a-t-il ajouté.

La sortie de Marius Sagna intervient alors que la société civile bissau-guinéenne continue de manifester, malgré les risques, pour exiger le respect du calendrier électoral et la restauration de l’ordre constitutionnel.

Laguinee.info