Le président de la Feguifoot, plus jamais seul ? « Je marche seul, comme le lion marche seul ». Cette déclaration de Bouba Sampil, président de la Fédération Guinéenne de Football (Feguifoot), n’est pas passée inaperçue. Invité ce samedi de l’émission « Sport Débat » sur les antennes de la RTG, le patron du football guinéen s’est livré à un exercice inédit : répondre, pour la toute première fois depuis son élection, aux questions sans détour de la presse sportive nationale.

Au cœur de l’émission, une question fait tilt : pourquoi Bouba Sampil est-il venu seul à la conférence, sans être accompagné des jeunes membres du Comité Exécutif (Comex) de la Feguifoot ? La réponse du président ne laisse aucune place à l’interprétation : « S’ils ne sont pas venus, ce n’est pas un problème. Chacun a sa position dans la vie. Je ne prends pas ça comme du mal. Moi j’avance seul. »

Plus tranchant encore, Bouba Sampil dévoile le fond de sa pensée, révélant au passage un malaise interne :  « Est-ce que je peux les obliger à venir ici ? Non, je ne peux pas. S’il y a un problème, peut-être c’est de leur côté. Chacun a sa vision, chacun pense comme il veut. J’avance seul et je n’ai pas de garde-corps. Je marche seul, comme le lion marche seul. »

Un président seul contre tous ?

Ces mots forts, teintés de résignation mais aussi de défi, traduisent un climat de méfiance et de division qui semble miner les fondations de la Feguifoot. Pour de nombreux observateurs, cette posture de chef solitaire met en lumière une gestion de plus en plus personnalisée et hermétique de la fédération.

Derrière les caméras, le malaise serait plus profond. Selon des informations recueillies auprès de plusieurs sources proches du Comex, des tensions internes couvent depuis plusieurs mois. Des membres influents de l’équipe dirigeante dénoncent une gestion jugée opaque et affirment même envisager des mesures drastiques, allant jusqu’à une éventuelle révocation du président.

Une fédération à la croisée des chemins

Ces prises de position publiques marquent une rupture inédite au sein de la maison du football guinéen. Si Bouba Sampil revendique sa liberté et son autorité, ses propos pourraient aussi accentuer le fossé avec les autres composantes de la fédération.

Le football guinéen, qui peine à retrouver une stabilité institutionnelle durable, semble aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre autorité solitaire et nécessité de gouvernance collective, la Feguifoot devra, tôt ou tard, faire un choix : avancer en meute ou s’épuiser dans la division.

Aboubacar Ben Sylla, pour Laguinee.info