Alors que la transition politique en Guinée reste une équation complexe, le Premier ministre Amadou Oury Bah assure que le dialogue avec l’opposition n’est pas mort. Entre ouverture et calculs stratégiques, sa posture intrigue autant qu’elle questionne.

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, Bah Oury affirme maintenir un contact régulier avec les leaders des partis opposés à la conduite de la transition, notamment l’UFDG, le RPG et l’UFR. « Je suis en contact avec tout le monde, aussi bien avec les éléments de l’UFDG qu’avec ceux du RPG et de l’UFR. Je n’ai pas besoin de citer leurs noms. L’esprit du dialogue, c’est une construction dans le temps« , déclare-t-il.

Cette annonce survient alors que la « troïka » de l’opposition, formée par ces trois formations politiques, dénonce régulièrement une exclusion du processus de transition. Mais Bah Oury, dans une posture d’anticipation, semble jouer la carte de la patience : « Quand ce sera le moment, ils viendront. Beaucoup d’entre eux ont compris. »

Derriere ces mots, une réalité politique plus complexe. L’opposition, réduite à un rôle d’observatrice critique, peine à peser sur le cours des événements. En tendant la main sans fixer de cadre clair, le Premier ministre mise sur l’usure du temps pour fracturer les rangs adverses.

Mais combien de temps cette stratégie pourra-t-elle tenir ? Le pays, en quête de stabilité, ne peut se permettre une impasse politique prolongée. La balle est-elle vraiment dans le camp de l’opposition, ou le gouvernement doit-il aller au-delà des déclarations d’intention ? La réponse se jouera dans les prochaines semaines.

Laguinee.info