Le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a signé, vendredi 28 mars 2025, un décret accordant une grâce présidentielle à l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara, condamné pour crimes contre l’humanité dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009.

Cette décision, qui intervient peu après l’annonce d’un décret sur l’indemnisation des victimes, suscite une levée de boucliers au sein de la classe politique.

Un geste politique sous couvert humanitaire ?

Pour Mohamed Lamine Kamissoko, cadre du RPG Arc-en-ciel, il ne fait aucun doute que cette grâce relève d’une stratégie politique. « C’est quelque chose dont on entend parler depuis des mois. Ils pensent que Dadis peut rallier la Forêt à Mamadi, mais ils se trompent« , a-t-il déclaré samedi 29 mars comme rapporté par www.guinee114.com. Selon lui, cette décision viserait à s’attirer les faveurs de la population de la région forestière, fief de l’ancien président.

L’ancien député dénonce également une justice à deux vitesses. « Dadis part se soigner pendant que d’autres prisonniers malades restent derrière les barreaux. Ce n’est ni de la justice ni de l’humanité, c’est du calcul politique« , assène-t-il. Avant d’ajouter : « Si les morts du 28 septembre 2009 pouvaient se réveiller, ils se dresseraient contre Mamadi. »

Une décision controversée qui divise

Le décret présidentiel ne fait pas que des mécontents. Certains y voient une opportunité de tourner la page et d’apaiser les tensions. « Cette grâce est une occasion pour les autorités de panser les plaies du passé », estime Maître Hamidou Barry, avocat des parties civiles dans le dossier du 28 septembre.

D’autres figures politiques, comme le Dr Edouard Zotomou Kpoghomou, leader de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), rejettent cette lecture et dénoncent un « cynisme politique » visant à asseoir le pouvoir militaire.

Laguinee.info