lundi, mars 31, 2025
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Les puces Orange à prix d’or : immersion dans le business des revendeurs de Conakry

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Le soleil cogne fort sur Conakry en ce 25 mars 2025. Il est midi passé, la chaleur est étouffante et l’air, épais, semble ralentir le pas des passants. Dans cette ambiance pesante, une mission nous attend : acheter une puce Orange Guinée. Une tâche qui, autrefois anodine, est devenue un parcours du combattant.

Nous commençons notre périple à Lansanaya Barrage, près du carrefour principal. Là, sous un parapluie défraîchi aux couleurs de MTN, deux femmes s’affairent à vendre cartes de recharge et puces téléphoniques. L’une d’elles, la peau claire et le regard méfiant, nous fixe en attendant notre demande.

« Je voudrais une puce Orange, s’il vous plaît. »

Elle esquisse un sourire avant de répondre : « C’est 50 000 FG. Si vous n’avez pas de carte d’identité, il y a un prix supplémentaire. »

Un coup d’œil furtif aux autres kiosques nous confirme une réalité troublante : les prix fluctuent d’un point de vente à l’autre. Notre curiosité piquée à vif, nous poursuivons notre enqête.

Un peu plus loin, une boutique aux enseignes MTN attire notre attention. Derriere le comptoir, un homme en boubou, le visage encadré d’une barbe bien taillée, nous reçoit avec un air serein.

« Il y a bien des puces Orange, mais c’est à 50 000 FG », annonce-t-il.

Là encore, un prix bien au-dessus de ce qui était pratiqué il y a quelques mois. Pourtant, Orange Guinée n’a annoncé aucune hausse officielle. Qui fixe ces tarifs à la volée ?

Les vendeurs justifient cette augmentation par une rareté soudaine des puces. « Toutes les puces manquent : Orange, Areeba, Cellcom. Ce n’est pas seulement Orange« , assure une autre revendeuse. Mais cette explication peine à convaincre. Le prix officiel aurait-il été délibérément détourné par des vendeurs indélicats ?

Nous rencontrons ensuite un client récent d’Orange Guinée, qui préfère garder l’anonymat. Il nous raconte son expérience à Entag : « J’ai perdu ma puce et j’ai voulu la réactiver. L’agent m’a dit que si elle était enregistrée à mon nom, la réactivation coûtait 50 000 FG. Mais si elle ne l’était pas, c’était 80 000 FG. J’ai demandé le prix d’une nouvelle puce : 80 000 FG aussi ! »

Si Orange Guinée avait fixé un tarif officiel, pourquoi certaines boutiques vendaient-elles des puces à 10 000 FG ? À T7, une vendeuse exténuée par le Ramadan nous confirme ce tarif défiant toute logique : « C’est 10 000 FG« , répète-t-elle, indifférente à notre étonnement.

Pour vérifier ces incohérences, nous poussons notre enqête jusqu’à Coyah, près de Sambaya. Ici, à l’agence officielle d’Orange, un agent nous annonce un prix tout autre : « Une puce, c’est 2 500 FG par unité. » Une différence ahurissante qui expose une véritable anomalie du marché.

De retour à Conakry, nous échangeons avec un autre témoin qui, après trois tentatives de négociation, a fini par acheter une puce enregistrée sous un nom inconnu à 80 000 FG. « C’est risqué d’utiliser une puce qui n’est pas à ton nom. Je ne créerai pas de compte Orange Money dessus. »

Affaire à suivre…

IAC, pour Laguinee.info 

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