La paix au Soudan du Sud n’aura été qu’un fragile mirage. Mercredi soir, les forces de sécurité ont frappé un grand coup en arrêtant Riek Machar, premier vice-président du pays et figure centrale de l’opposition, à son domicile de Juba. Un convoi impressionnant de plus de vingt véhicules lourdement armés a encerclé la résidence, sous la direction du ministre de la Défense et du chef de la sécurité nationale. Ses gardes du corps désarmés, Machar a été placé en résidence surveillée, une arrestation jugée « inconstitutionnelle » par ses alliés du SPLM-IO.

Un climat explosif

Loin d’être un acte isolé, cette arrestation s’inscrit dans une série noire. Ces dernières semaines, plusieurs figures du parti de Machar, dont son chef d’état-major et le ministre du Pétrole, ont été arrêtées. En parallèle, les affrontements s’intensifient dans le Haut-Nil, où l’armée sud-soudanaise bombarde les bastions des forces pro-Machar. Le gouvernement accuse ces groupes de fomenter des violences, tandis que l’opposition dénonce une répression politique brutale.

L’ONU tire la sonnette d’alarme

Face à cette escalade, l’ONU n’a pas tardé à réagir. La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) met en garde contre un retour imminent à la guerre civile. « Le pays est au bord du conflit », avertit Nicholas Haysom, émissaire onusien, appelant les parties à la retenue. Il rappelle aussi l’importance du respect de l’accord de paix de 2018, qui avait mis fin à une guerre civile dévastatrice, coûtant la vie à 400 000 personnes.

Un accord de paix en sursis

Cette arrestation marque un tournant critique pour le Soudan du Sud. Si la crise actuelle n’est pas désamorcée rapidement, le pays risque de plonger de nouveau dans la violence. Les regards se tournent désormais vers la communauté internationale, qui peine à instaurer un dialogue entre les camps rivaux. Machar, déjà habitué aux trahisons et aux exils forcés, sera-t-il encore une fois le symbole d’un pays en perpétuelle guerre avec lui-même ?

Laguinee.info