Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), joue une nouvelle carte judiciaire ce mercredi. Condamné à deux ans de prison pour offense au chef de l’État et diffamation par le biais d’un système informatique, il comparaît aujourd’hui devant la Cour d’Appel de Conakry.

Une arrestation controversée, un procès expéditif

Tout commence le 26 décembre 2024. Alors qu’il se rend en Sierra Leone pour des affaires personnelles, Aliou Bah est interpellé et placé en garde à vue au haut commandement de la gendarmerie. Quatre jours plus tard, il est transféré à la maison centrale de Coronthie. Puis, dans un enchaînement rapide, il est jugé et condamné le 7 janvier 2025 à deux ans de prison. Une décision judiciaire qui a suscité de vives réactions, notamment au sein de son parti et des organisations de défense des droits humains.

Un procès en appel sous haute surveillance

Ce 26 mars, la Cour d’Appel de Conakry est le théâtre d’une audience sous haute tension. Aliou Bah, bien entouré par un pool d’avocats renforcé, est déjà présent dans la salle. À ses côtés, une foule compacte de militants et de responsables du MoDeL, impatients de voir l’issue des débats.

Mais ce qui frappe surtout, c’est l’ampleur de la mobilisation. Parmi les personnalités présentes, le célèbre écrivain guinéen Tierno Monénembo, figure emblématique de la lutte pour les libertés en Afrique, est assis au premier rang. Son regard grave traduit l’importance de ce procès bien au-delà du cas d’Aliou Bah. De nombreux diplomates étrangers ont également pris place dans la salle, témoignant d’un intérêt international pour cette affaire qui cristallise les tensions sur l’état des libertés en Guinée.

Les regards sont désormais tournés vers la Cour d’Appel. Le verdict de cette audience sera déterminant, tant pour Aliou Bah que pour le climat politique du pays.

Laguinee.info