mardi, avril 1, 2025
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Échec du Syli National face à l’Ouganda:  Souleymane Souza Konaté dénonce une gestion catastrophique 

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L’élimination du Syli National de la Coupe du Monde 2026 et de la CAN 2025 n’est pas un simple accident. C’est un échec retentissant, un symptôme d’une faillite collective où chacun porte sa part de responsabilité. Cet échec, selon Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, découle directement de la gestion désastreuse des autorités compétentes et des instances dirigeantes du football guinéen.

La faillite du gouvernement et du CNRD

Pour Souleymane Souza Konaté, la première responsabilité incombe au gouvernement, en particulier au ministère des Sports. « Le CNRD et son gouvernement, en particulier le ministère des Sports, ont failli à leur mission », déclare-t-il sans détour. Comment justifier l’absence de stades homologués, le gaspillage de fonds publics en dépenses somptuaires, alors que l’essentiel, le développement du sport, est négligé ? Cette question, posée par Souza Konaté, met en lumière l’incapacité de l’Etat à investir dans les infrastructures nécessaires pour soutenir le football. Le conseiller souligne la contradiction flagrante entre les ambitions affichées et les actions concrètes menées : « Le football moderne exige des infrastructures, un soutien populaire, une vision. En Guinée, on a préféré le paraître à l’efficacité. »

Il est impossible de ne pas voir dans ces propos une critique acerbe de l’incapacité du gouvernement à mettre en place une véritable politique sportive à long terme. Le pays ne dispose pas de stades modernes, et la gestion des fonds publics, entre dépenses extravagantes et négligence totale des priorités, en dit long sur l’indifférence des dirigeants vis-à-vis du véritable développement du football.

La Fédération Guinéenne de Football : Une organisation en crise

Mais la responsabilité n’incombe pas qu’au gouvernement. La Fédération Guinéenne de Football (FGF), déchirée par des luttes intestines, est également pointée du doigt. « La Fédération Guinéenne de Football, déchirée par des luttes intestines, est un autre acteur de ce désastre », constate Souleymane Souza Konaté. L’absence de centres de formation, le manque de suivi des jeunes talents, et l’incapacité de structurer une gestion professionnelle sont autant de symptômes d’une gouvernance calamiteuse. Le conseiller fait remarquer que même sous le Comité de Normalisation, critiqué pour ses imperfections, des résultats avaient été obtenus. « Aujourd’hui, on repart de zéro », précise-t-il.

C’est cette absence totale de vision stratégique qui a conduit à l’échec. Les querelles internes au sein de la fédération, l’inaction de ses responsables, et l’incapacité à établir des bases solides ont précipité la chute du Syli National. Alors que la Guinée aurait dû capitaliser sur son potentiel pour produire une équipe compétitive, elle se retrouve désormais dans un marasme profond.

Les entraîneurs et joueurs : Un manque de fierté et d’engagement

Les entraîneurs et joueurs ne sont pas exempts de reproches. Choisis plus pour leur complaisance que pour leur compétence, les entraîneurs actuels ne sont que des marionnettes impuissantes. « Les entraîneurs, choisis pour leur complaisance plutôt que pour leur compétence, sont des marionnettes impuissantes« , dénonce Souza Konaté. En d’autres termes, l’équipe nationale est dirigée par des hommes sans réelle expertise, incapables de redresser la barre et de donner un cap clair à une équipe perdue.

Les joueurs, quant à eux, sont vus comme des mercenaires. « Les joueurs, mercenaires sans âme, foulent le maillot national sans honneur, plus préoccupés par leurs intérêts personnels que par la fierté de représenter leur pays », souligne-t-il. Ce constat est cruel mais sans appel : l’équipe semble dénuée de toute fierté nationale. Plutôt que de jouer avec le cœur et l’âme, les joueurs semblent plus intéressés par leurs contrats et leurs intérêts personnels que par l’honneur de défendre les couleurs de la Guinée.

Un électrochoc nécessaire : La réforme est urgente

Cette débâcle, selon Souza Konaté, doit être un véritable électrochoc pour les autorités guinéennes. « Ce scandale doit être un électrochoc », affirme-t-il. Il est grand temps de mettre fin à l’amateurisme, à la corruption, et à l’impunité qui gangrènent la gestion du football en Guinée. Si le ministre des Sports reste en poste, si la Fédération n’est pas réformée en profondeur, et si l’équipe nationale n’est pas dissoute pour être reconstruite sur des bases solides, alors rien ne changera, prévient-il.

Pour Souza Konaté, la réforme doit commencer par un véritable changement de gouvernance. « Si la Fédération n’est pas réformée en profondeur, si l’équipe nationale n’est pas dissoute pour être reconstruite sur des bases solides, alors rien n’aura changé. » Il insiste sur l’urgence de la situation : la Guinée doit se libérer de ce cycle d’amateurisme pour espérer avoir un jour une équipe nationale compétitive.

Une occasion manquée de reconstruire le football guinéen

Cet échec du Syli National face à l’Ouganda n’est pas simplement une défaite sur le terrain, mais le reflet d’un système qui a failli à toutes les étapes. Entre une gestion catastrophique des fonds publics, des querelles internes au sein de la fédération, et des joueurs désengagés, la Guinée semble s’enfoncer dans une spirale sans fin.

Le football guinéen, aujourd’hui, se trouve à la croisée des chemins. S’il n’est pas réformé en profondeur, il continuera à végéter dans l’ombre. Mais si les autorités prennent enfin la mesure du problème et entreprennent les réformes nécessaires, il est encore temps de redresser la situation et de reconstruire un football digne de ce nom.

Laguinee.info

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