L’émotion était à son comble ce mardi matin dans la famille endeuillée d’Adama Konaté, assassinée dans des circonstances tragiques. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Yaya Kaïraba Kaba, accompagné d’une délégation gouvernementale et des autorités locales, s’est rendu sur place pour présenter les condoléances officielles du gouvernement.

Un hommage empreint de gravité

Face à la douleur des proches de la défunte, le ministre a tenu à rappeler que cette visite n’était pas une tribune pour des discours politiques, mais un moment de compassion et de recueillement :

« Ici n’est pas un lieu approprié pour un discours. Nous sommes là, le cœur meurtri, la douleur dans l’âme. Nous portons la voix du président de la République, le général Mamadi Doumbouya, du Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement pour partager votre peine. »

La tragédie qui a frappé Adama Konaté a bouleversé bien au-delà du cercle familial. C’est toute une nation qui s’interroge et attend des réponses.

Un appel à la retenue et à la sérénité

Dans un climat tendu, où l’émotion aurait pu laisser place à la colère, Yaya Kaïraba Kaba a salué la retenue exemplaire de la population de Kankan : « Face à un tel drame, la première des choses, c’est l’apaisement des cœurs. Nous félicitons la population de Kankan pour sa sagesse et son sens de la responsabilité. Merci pour votre réaction paisible. »

Un message clair pour éviter toute escalade de tensions dans cette ville déjà marquée par de précédentes crises.

Une justice rapide et sans complaisance

Mais au-delà des condoléances, c’est sur le terrain judiciaire que le ministre était le plus attendu. Se voulant ferme, il a exigé une procédure judiciaire rapide et exemplaire :

« Il faut faire face à la situation, et ce, dans toute sa dimension juridique. Ce crime a heurté la conscience nationale. La procédure est engagée et sera conduite par le procureur Marwane Baldé. »

Le garde des Sceaux a insisté sur la nécessité d’une réponse judiciaire immédiate, sans retard ni complaisance :

« Je suis extrêmement choqué par cet acte. En tant qu’homme de droit, je me conformerai strictement aux prescriptions du code pénal et du code de procédure pénale. J’exige des magistrats qu’ils respectent rigoureusement les délais légaux pour éviter que cette affaire ne tombe dans l’oubli collectif. Il faut une justice immédiate. »

Un symbole fort pour les femmes victimes de violences

L’affaire Adama Konaté ne doit pas être un dossier de plus classé sans suite. Pour le ministre, ce crime soulève une problématique plus large, celle des violences faites aux femmes : « Nous avons présenté nos condoléances à la population, mais surtout aux femmes de ce pays. Aux mères, aux épouses, aux sœurs qui subissent quotidiennement des violences. Vous donnez la vie, et nous devons en retour protéger la vôtre. Cette protection sera assurée. »

Une attente de justice

Alors que la famille d’Adama Konaté tente de surmonter l’épreuve, la population guinéenne, elle, attend des actes concrets. La justice répondra-t-elle avec la célérité promise ? L’histoire récente du pays a souvent prouvé le contraire. Cette fois, le ministre Kaba a pris l’engagement de ne laisser place ni à l’oubli ni à l’impunité.

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya pour Laguinee.info