En plein mois de ramadan, les berges du fleuve Niger à Siguiri sont devenues un lieu de rassemblement pour de nombreux jeunes, cherchant à se rafraîchir sous un soleil accablant. Cependant, des actes jugés immoraux par les autorités locales ont été signalés, suscitant une réaction ferme de la mairie.

Dans un arrêté officiel dont nous avons obtenu copie, le président de la délégation spéciale de Siguiri, Souleymane Koïta, a interdit toute activité sur les berges du fleuve jusqu’à nouvel ordre. Cette décision vise à mettre un terme aux comportements jugés « déshonorants » et à prévenir les risques de noyade, notamment pour les enfants qui viennent s’y laver.

Une décision justifiée par des préoccupations morales et sécuritaires

« Nous avons appris avec le plus grand regret que des citoyens et citoyennes viennent se livrer à des actes de débauche le long des berges de notre fleuve, notamment pendant ce mois de pénitence », a déclaré Souleymane Koïta. « Au-delà de ces actes ignobles, il y a également des tout-petits qui viennent se laver et qui sont exposés à des risques de noyade. C’est après mûre réflexion que nous avons décidé d’interdire l’accès au fleuve pour préserver nos mœurs et garantir la sécurité de tous. »

Les forces de l’ordre mobilisées pour faire respecter l’interdiction

Pour assurer l’application stricte de cette mesure, la délégation spéciale de Siguiri a saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance. Ce dernier a réquisitionné les forces de l’ordre pour veiller au respect de la décision.

« Toute personne qui tentera d’enfreindre cette interdiction fera face à la justice. Cette mesure est dans l’intérêt général de la population de Siguiri », a prévenu le président de la délégation spéciale.

Alors que le ramadan se poursuit, cette interdiction risque de susciter des débats au sein de la population. Reste à voir si la mesure sera respectée ou contestée dans les jours à venir.

Karifa Kansan Doumbouya, correspondant régional pour Laguinee.info