L’audience en appel de Dr Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense, s’est tenue ce jeudi 20 mars 2025 à la Chambre d’appel de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières.
Jugé pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent, il a vu la demande de requalification des charges en corruption, formulée par l’avocat de la partie civile, rejetée par le tribunal. L’affaire a été reportée au 10 avril pour la poursuite des débats.
Interrogé par ses avocats, Me Almamy Samory Traoré, Me Sidiki Bérété et Me Kondiano, Mohamed Diané a tenté de réfuter les accusations de détournement liées à un contrat d’achat de 28 pick-ups destinés aux Forces Spéciales, d’une valeur de 11 milliards GNF, attribué à la société Djoma sous son mandat. Il a produit un bon de livraison et un procès-verbal de réception signés par l’intendant général, le responsable logistique militaire et l’ex-chef d’état-major, affirmant que « les véhicules ont été livrés et les fonds versés aux destinataires légitimes ». Il a également défendu la légalité du marché, soulignant son adéquation avec les procédures en vigueur.
L’avocat de la partie civile, Me Pépé Antoine Lamah, a contesté cette version, soutenant que le contrat avait été attribué à Djoma sans appel d’offres concurrentiel, en violation des règles de transparence. S’appuyant sur l’article 52 de la loi anti-corruption, il a exigé l’ajout de charges de corruption aux motifs initiaux. Le ministère public a appuyé cette demande, mais le juge Daye Mara, a estimé les preuves insuffisantes pour élargir le cadre juridique de l’affaire.
Le rejet de cette requête marque un revers pour la partie civile, tandis que la défense conserve un avantage temporaire. Les débats reprendront le 10 avril pour examiner d’autres éléments, notamment les allégations d’enrichissement illicite et les flux financiers suspectés de blanchiment.
Laguinee.info
