En ce mois de Ramadan, couplé cette année au Carême chrétien, les entreprises de restauration et les tenanciers d’espaces de récréation de la commune urbaine de Kankan font face à une baisse significative de leur activité. La rareté de la clientèle, particulièrement dans les grands espaces de consommation et motels prisés de la ville, plonge ces établissements dans une crise financière.
Les raisons de cette situation sont liées aux habitudes culturelles et religieuses de la période. En effet, durant le mois de Ramadan, les musulmans observent le jeûne et consacrent leur temps à la prière et à la réflexion spirituelle, ce qui limite leurs sorties nocturnes et leur participation à des activités récréatives. De même, les chrétiens en période de Carême adoptent des comportements similaires. Résultat : une chute drastique de la fréquentation dans les restaurants, bars, motels et autres lieux de loisirs.
Dans plusieurs établissements de la ville, la situation est particulièrement difficile. Les restaurateurs, qui dépendent principalement des clients pour générer des revenus, constatent une baisse alarmante de leur activité. « Depuis le début du Ramadan et du Carême, la clientèle n’est plus comme avant. Notre restaurant, qui était toujours rempli, ne reçoit plus que 10 à 15 clients par jour, alors qu’en temps normal, nous devions accueillir bien plus », confie Fatouma Camara, serveuse à la cantine hospitalière Chez Mme Kaba. Selon elle, même si les activités continuent, elles sont loin d’atteindre leur niveau habituel. « On ouvre juste pour ne pas rester à la maison », ajoute-t-elle.
Le même constat est fait dans les motels et les centres de loisirs de la ville. Les réservations sont en chute libre et les chambres restent souvent vides. « Le Ramadan est un mois exceptionnel pour nous, dans les hôtels et motels, tout comme dans les bars. Avant le mois de Ramadan, nous recevions une clientèle importante, nos réservations étaient pleines. Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose, cela impacte fortement notre économie », explique Pevé Guilavogui, gérant du centre hôtelier et de loisirs Farafina au quartier Briqueterie.
Dans le centre-ville, le restaurant Alhasane Palhè Diallo, situé au quartier Timbo, partage cette expérience. « Actuellement, la clientèle est au ralenti. Je n’ai pas l’habitude de travailler pendant le mois de Ramadan, sauf le soir. Même alors, les gens ne viennent pas comme d’habitude. Nous recevons seulement 20% de notre clientèle habituelle », souligne Alhasane Palhè Diallo, le propriétaire. Il précise que ces moments sont utilisés pour effectuer des retouches à l’espace et préparer le retour de la clientèle après cette période de jeûne.
Dans ce contexte économique de plus en plus compliqué, ces professionnels de la restauration et du divertissement sont appelés à faire preuve de résilience et à adapter leurs stratégies pour traverser cette période difficile.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya pour Laguinee.info.