Depuis plusieurs mois, les structures sanitaires de Guéckédou et des préfectures environnantes font face à une grave pénurie d’intrants nutritionnels destinés aux nouveau-nés et aux enfants hospitalisés pour des problèmes de malnutrition. Cette situation préoccupante entraîne des complications parfois mortelles pour les jeunes patients.

Un problème d’approvisionnement inquiétant

En Guinée, l’approvisionnement en intrants nutritionnels des centres de santé est assuré par le Programme Alimentaire Mondial (PAM). L’antenne de Guéckédou gère également les distributions dans les préfectures de Kissidougou et Macenta. Cependant, depuis fin 2024, ces aides vitales connaissent des ruptures, notamment pour les enfants atteints de malnutrition aiguë modérée.

M. Lancinet Dioubaté, chef d’antenne du PAM à Guéckédou, explique les raisons de cette situation : « Nous sommes partenaires de l’État guinéen et dépendons des ressources des bailleurs de fonds. Lorsque ces ressources se raréfient, nous sommes contraints de réduire notre champ d’action. À Guéckédou, nous soutenions jusqu’en 2024 les enfants de 0 à 59 mois, ainsi que ceux de 6 à 24 mois à travers le projet Mille Jours (couple mère-enfant). Cependant, nous avons connu une rupture de stock et le partenariat avec le bailleur finançant le PAM n’avait pas encore été renouvelé. Ce n’est qu’en novembre que nous avons reçu les intrants nutritionnels pour le programme Mille Jours, mais nous n’avons encore rien reçu pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée. »

Une attente prolongée malgré un besoin urgent

Chaque fin d’année, le renouvellement du partenariat entre le PAM et ses bailleurs est une étape cruciale pour assurer la continuité du programme nutritionnel. Selon M. Dioubaté, l’Inspection Régionale de la Santé de N’Zérékoré a bien procédé à la signature du partenariat, mais les intrants tardent toujours à arriver.

« Actuellement, Guéckédou est la zone avec le plus grand nombre de bénéficiaires du projet Mille Jours, avec 4 000 couples mère-enfant pris en charge. Les enfants de 6 à 24 mois et leurs mères sont inclus dans ce programme, mais pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë, nous attendons encore l’aide des bailleurs. Le processus est engagé, mais sans ces intrants, la situation reste critique. »

Des conséquences dramatiques sur la santé infantile

L’absence de ces intrants nutritionnels expose de nombreux enfants à des complications graves, voire fatales. Dans un contexte où l’accès à une alimentation équilibrée est déjà un défi pour de nombreuses familles, cette pénurie vient aggraver la situation des plus vulnérables.

Les autorités sanitaires et le PAM espèrent une issue rapide à cette crise. Mais en attendant, des centaines d’enfants restent sans prise en charge adéquate, avec tous les risques que cela implique.

De Guéckédou,  Oumar Leno, pour Laguinee.info