Ouagadougou, Bamako et Niamey, mars 2025 – Dans un communiqué conjoint, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé la décision souveraine de leurs États de se retirer de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Cette décision marque une rupture majeure entre la Confédération des États du Sahel (AES) et l’OIF, une organisation à laquelle ces pays ont contribué depuis sa création en 1970 sous le nom d’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT).
Une contribution historique à la Francophonie
Les trois pays, fondateurs de la Francophonie institutionnelle, ont joué un rôle clé dans la construction et le renforcement de l’organisation. Depuis 55 ans, ils ont participé activement à la promotion de la diversité linguistique et culturelle ainsi qu’au dialogue des civilisations.
Un désaccord profond avec l’OIF
Toutefois, selon le communiqué, l’OIF aurait adopté une posture hostile à l’égard des nouvelles autorités de transition en place au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Au lieu d’accompagner ces pays dans leur processus de transformation, l’organisation aurait imposé des sanctions jugées sélectives, fondées sur des considérations géopolitiques et portant atteinte à la souveraineté des États concernés.
Les chefs d’État de la Confédération AES – le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), le général d’Armée Assimi Goïta (Mali) et le général de Brigade Abdourahamane Tiani (Niger) – dénoncent une attitude condescendante de l’OIF, qu’ils accusent d’être devenue un instrument politique au service d’intérêts extérieurs.
Un retrait souverain et officiel
Fidèles aux aspirations de leurs peuples, les dirigeants de l’AES ont décidé, en toute souveraineté, de quitter l’OIF. La notification officielle de ce retrait a été effectuée conformément à l’article 10 de la Charte de l’organisation.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large d’affirmation de l’indépendance politique et diplomatique des trois États sahéliens, qui avaient déjà rompu avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024.
Le retrait de l’AES de l’OIF soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir des relations entre ces pays et les institutions internationales, notamment en matière de coopération linguistique et culturelle.
Laguinee.info