L’onde de choc se propage dans l’espace francophone. Vingt quatre heures après le retrait du Niger, c’est au tour du Mali d’annoncer officiellement son départ de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Dans une note diplomatique adressée au gouvernement français, pays hôte du siège de l’organisation, Bamako justifie sa décision par une profonde rupture de confiance avec l’OIF.
Un divorce consommé
Le Mali, membre fondateur de la Francophonie, rappelle avoir longtemps œuvré pour la consolidation de cette organisation. Mais aujourd’hui, le ton est sans appel : l’OIF s’est, selon les autorités maliennes, illustrée par des sanctions à géométrie variable et un mépris pour la souveraineté du pays.
Le gouvernement de transition, confronté à des défis sécuritaires et diplomatiques majeurs, reproche à l’OIF d’avoir adopté une posture jugée partialement hostile, au lieu d’accompagner le pays dans ses choix souverains.
Le Mali dit stop : pourquoi maintenant ?
Plus qu’un simple retrait administratif, cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large :
Un rejet des ingérences extérieures : comme le Niger et le Burkina Faso, le Mali affiche une volonté assumée de redéfinir ses alliances internationales.
Un bras de fer avec les institutions occidentales : après la rupture avec la CEDEAO et le départ des troupes françaises, cette annonce marque une nouvelle étape dans la recomposition diplomatique du pays.
Une Francophonie perçue comme un instrument politique : Bamako estime que l’OIF, loin de défendre la diversité culturelle et la coopération, s’aligne sur une logique de sanction plutôt que de dialogue.
Un séisme diplomatique ?
Le départ du Mali soulève plusieurs questions. L’OIF, qui regroupe 88 États et gouvernements, peut-elle ignorer la vague de désaffiliation qui frappe son organisation ? Le Burkina Faso suivra-t-il le mouvement ?
Si Bamako tourne la page de la Francophonie, c’est au prix d’une rupture qui pourrait redessiner les équilibres diplomatiques en Afrique francophone. Une chose est sûre : la fracture entre certains États africains et les institutions issues de la colonisation semble plus profonde que jamais.
Et maintenant ?
Alors que le Mali s’éloigne de la sphère francophone institutionnelle, la question reste entière : l’OIF prendra-t-elle la mesure du malaise ou continuera-t-elle à perdre des membres ? Une crise de confiance est en marche, et l’avenir de la Francophonie pourrait bien se jouer dans les prochains mois.
Affaire à suivre…
Laguinee.info