La récente vague de suspensions, de mises en quarantaine et de dissolutions de partis politiques en Guinée suscite une vive indignation. Ce vendredi, les Forces Vives de Guinée (FVG) ont publié une déclaration dénonçant une violation flagrante des principes démocratiques et une tentative du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) d’affaiblir les formations politiques pour s’accrocher au pouvoir.
Une volonté d’éliminer les partis représentatifs
Dans leur communiqué, les FVG pointent du doigt une manœuvre politique visant à fragiliser les partis les plus influents du pays. Selon eux, cette « prétendue évaluation » initiée par la junte, sans aucune légitimité, sert uniquement à trier les partis politiques selon des critères arbitraires, favorisant ainsi les formations les moins hostiles au pouvoir en place.
« Pour atteindre cet objectif, la junte, qui n’a aucune légitimité pour ce faire, a initié une prétendue évaluation des partis politiques, au terme de laquelle elle a procédé à la validation de certains partis, à la dissolution, à la suspension ou à la mise sous observation d’autres », soulignent les FVG dans leur déclaration.
Pour ces formations politiques, seul le peuple, à travers des élections régulières, libres et inclusives, détient le droit de juger les partis et d’en sanctionner certains dans les urnes.
Une manœuvre pour affaiblir l’opposition
Les FVG perçoivent cette opération comme une stratégie du pouvoir en place pour éliminer les partis qui pourraient faire obstacle à Mamadi Doumbouya lors d’éventuelles élections. Selon eux, cette initiative viole ouvertement la Charte de la Transition et ne vise qu’à créer un paysage politique favorable à une « mascarade électorale ».
Ils estiment que les partis membres des FVG, qui revendiquent 95 % des suffrages des Guinéens, sont les principales cibles de cette manœuvre.
Violation des textes et des libertés fondamentales
Au-delà de la dissolution et de la suspension des partis, les FVG dénoncent un climat de répression généralisée en Guinée. Elles évoquent :
Des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des poursuites judiciaires sans fondement contre des opposants politiques et des activistes de la société civile.
Des atteintes à la liberté de la presse, limitant le droit d’informer et d’être informé.
L’impunité des violences d’État, notamment l’assassinat de manifestants et les morts suspectes en détention.
Les FVG expriment ainsi leur solidarité aux partis politiques ciblés, tels que le RPG Arc-en-ciel, l’UFR et l’UFDG, ainsi qu’à toutes les victimes de cette politique liberticide.
Appel à la mobilisation citoyenne
Face à cette situation, les Forces Vives de Guinée lancent un appel à la mobilisation générale pour défendre les droits et libertés fondamentales. Elles exhortent les citoyens à s’organiser pour exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel, dans le respect des engagements pris dans la Charte de la Transition.
Enfin, elles interpellent l’opinion publique nationale et internationale sur ces dérives autoritaires, appelant à une pression accrue sur la junte pour le respect des principes démocratiques et de l’État de droit en Guinée.
IAC, pour laguinee.info