Ce vendredi, un hôtel de la capitale a accueilli un atelier attendu par la classe politique guinéenne : la restitution des résultats finaux de l’évaluation des partis politiques après 90 jours d’observation. L’exercice, qui visait à scruter la conformité des formations politiques aux exigences légales, a réuni une bonne partie des acteurs du paysage politique. Pourtant, une chaise vide a particulièrement retenu l’attention : celle du RPG ARC-EN-CIEL, l’ancien parti au pouvoir.
Présents, absents et questions en suspens
Dans la salle, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo était représenté, de même que d’autres formations soumises à l’évaluation. Mais l’absence du RPG ARC-EN-CIEL a rapidement alimenté les spéculations. Pourquoi le parti de l’ex-président Alpha Condé a-t-il choisi de ne pas participer ? Désintérêt, contestation silencieuse ou stratégie d’évitement ? Les interprétations divergent, mais l’impact politique de ce refus de se prêter à l’exercice ne passe pas inaperçu.
Derrière cette évaluation, l’objectif affiché était clair : vérifier la conformité des partis politiques aux normes en vigueur. Agrément en règle, organisation de congrès statutaires, mise à jour des registres d’adhésion et de cotisation, transparence financière… autant de critères passés au crible pour mesurer la viabilité des formations politiques.
Un test pour la crédibilité démocratique?
Pour les défenseurs de cette évaluation, il s’agit d’un pas vers une démocratie plus structurée, où les partis ne sont plus de simples clubs électoraux, mais de véritables institutions répondant à des obligations précises. La présence des formations politiques à cet atelier témoigne d’une volonté d’alignement sur ces exigences, mais l’absence du RPG ARC-EN-CIEL pose une équation : peut-on parler d’un exercice crédible si un des poids lourds de la scène politique s’en exclut de lui-même ?
Certains observateurs y voient un refus d’exposer certaines pratiques internes, notamment en matière de gestion financière et d’organisation. D’autres estiment que le RPG ARC-EN-CIEL, en crise de leadership depuis le départ forcé d’Alpha Condé, peine à se positionner clairement dans le paysage politique post-transition.
L’avenir des partis en ligne de mire
Cet atelier marque une étape importante dans la structuration du jeu politique guinéen. Mais au-delà des constats et des recommandations, une question demeure : ces évaluations déboucheront-elles sur des réformes concrètes ou resteront-elles un simple exercice bureaucratique ?
Le RPG ARC-EN-CIEL fera-t-il entendre sa voix après coup, ou continuera-t-il à jouer la carte du silence ? Pour l’instant, les regards restent tournés vers les prochaines décisions des autorités, qui devront trancher entre rigueur institutionnelle et gestion des susceptibilités politiques.
À suivre…
Laguinee.info