Jeudi dernier, lors d’un sommet virtuel présidé par Emmerson Mnangagwa, le président du Zimbabwe, la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a annoncé le retrait de ses soldats déployés en République Démocratique du Congo (RDC). Cette décision met un terme à une mission lancée en décembre 2023 dans le but de rétablir la paix dans l’Est du pays. Un objectif qui, malheureusement, n’a pas été atteint.
Dès leur arrivée, les troupes de la SADC avaient pour mission de contribuer à apaiser les tensions dans cette région dévastée par des années de conflits. Cependant, la situation sur le terrain a pris une tournure défavorable. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont intensifié leur offensive et ont réussi à s’emparer de plusieurs localités stratégiques, dont Goma dans le Nord-Kivu et Bukavu dans le Sud-Kivu. Les avancées du M23 ont non seulement renforcé leur position militaire, mais ont aussi exacerbé la souffrance des populations locales.
Le bilan humain est lourd. La mission de la SADC a perdu une dizaine de ses soldats dans le combat, avec des pertes notables venant du Malawi et de l’Afrique du Sud, selon les informations. Ce lourd tribut souligne l’ampleur des violences dans la région et les défis colossaux rencontrés par les forces de maintien de la paix.
En parallèle, la RDC déplore une autre tragédie : plus de 7 000 vies humaines ont été perdues depuis le début de l’année en raison des affrontements, un chiffre qui illustre l’intensité du conflit et les ravages qu’il engendre. Les autorités congolaises sont désormais confrontées à une situation où la solution militaire semble de moins en moins viable.
Ce retrait survient alors que le président Félix Tshisekedi, qui a toujours rejeté tout dialogue direct avec le M23, pourrait voir une évolution significative de la situation. Un dialogue entre Kinshasa et les rebelles est prévu pour le 18 mars, une date annoncée par la présidence angolaise. Ce changement de cap représente un tournant majeur, particulièrement après la fermeté affichée par Tshisekedi face aux pourparlers. Mais la question demeure : peut-on réellement envisager une paix durable avec un groupe qui a déjà fait tant de ravages ?
La communauté internationale suit de près cette évolution. Le retrait des troupes de la SADC pourrait être interprété comme un signe de lassitude face à l’impasse militaire, mais aussi comme une chance, peut-être, de privilégier une approche diplomatique dans la recherche de solutions à ce conflit interminable. Toutefois, l’issue reste incertaine, et l’espoir d’une paix durable semble fragile tant que les acteurs régionaux et internationaux ne parviennent pas à s’unir autour d’une vision commune pour l’avenir de la RDC.
Laguinee.info