Le vent du contrôle souffle-t-il enfin sur les Établissements Publics à Caractère Administratif (EPA) ? Tout porte à le croire. Ce mercredi, le Premier ministre Amadou Oury Bah a posé un préalable avant l’octroi des subventions publiques : la justification des budgets déjà alloués.
Lors de la Revue globale des portefeuilles actifs des projets financés par les bailleurs de fonds, le chef du gouvernement a été catégorique : « Tous les EPA qui demandent le renouvellement de leur subvention, il faudra qu’on exige au préalable, avant validation par le Premier ministre, la justification de l’utilisation du budget précédent», rapporte Africaguinee.com
Des EPA sous surveillance?
La Guinée compte 189 EPA, des structures souvent décriées pour leur lourdeur budgétaire et leur manque d’efficacité. Un rapport commandé l’année dernière sur leur rationalisation dort encore sur les bureaux de la présidence depuis juillet 2024. Le gouvernement avait promis une réforme en profondeur, mais celle-ci s’est embourbée dans les lenteurs administratives.
Désormais, Amadou Oury Bah veut passer à l’action. Son annonce marque un tournant : non seulement les EPA devront rendre des comptes, mais l’ensemble des projets financés par l’État fera l’objet d’un suivi rigoureux. « Nous allons vers une plus grande rationalisation et un suivi plus serré de tous les projets, de toutes les dépenses… Nous allons voir ça de très près. »
Un audit en perspective ?
Si ces nouvelles directives sont appliquées, elles pourraient sonner le glas des subventions automatiques et ouvrir la voie à un audit en profondeur des EPA. Mais au-delà des annonces, une question demeure : le gouvernement ira-t-il jusqu’au bout de sa logique ? En Guinée, les engagements en matière de transparence budgétaire ont souvent buté sur des résistances internes.
Pour les fonctionnaires et dirigeants d’EPA, c’est un signal fort : la gestion des fonds publics sera désormais scrutée à la loupe. Pour les citoyens, c’est l’espoir d’une administration plus efficace et plus responsable. Mais pour l’instant, l’heure est à l’attente. Cette fois-ci, l’État passera-t-il des paroles aux actes ?
Laguinee.info