Le mois de Ramadan entraîne chaque année des variations de prix sur les marchés guinéens. Au Grand Marché de Km36, dans la commune de Sanoyah, ces fluctuations se font particulièrement ressentir sur les denrées de première nécessité.
Alors que certains produits ont vu leur prix baisser, d’autres, comme l’huile et le poulet, enregistrent une hausse notable. Cette situation affecte les commerçants et les consommateurs, contraints d’adapter leur budget en fonction des évolutions du marché.
Des baisses de prix sur certains produits
Parmi les rares produits ayant connu une baisse, les oignons se démarquent. Un commerçant rencontré au marché nous explique cette tendance :
« Avant le Ramadan, un sac d’oignons coûtait entre 220 000 et 230 000 francs guinéens. Aujourd’hui, il se vend entre 160 000 et 180 000 francs, voire 200 000 francs au maximum. »
Cette baisse s’explique par un bon approvisionnement en oignons, notamment grâce à des importations régulières et une demande moins forte que prévu. Les grossistes disposant de stocks suffisants ont ajusté les prix à la baisse pour éviter les invendus.
D’autres produits ont conservé une certaine stabilité. C’est le cas du bouillon d’assaisonnement Maggi, qui reste à 215 000 francs le carton, sans hausse depuis le début du Ramadan. De même, le bidon d’huile végétale de 20 litres est toujours vendu à 365 000 francs, selon les commerçants du marché.
Une hausse marquée pour d’autres denrées
À l’inverse, plusieurs produits ont vu leurs prix grimper, en raison d’une demande accrue et de difficultés d’approvisionnement.
Le poulet, une denrée prisée en période de Ramadan, a subi une hausse notable. Alpha Souaré, vendeur de volaille, témoigne :
« Avant le Ramadan, un carton de poulet contenant huit unités coûtait 250 000 francs guinéens. Aujourd’hui, il faut débourser 280 000 francs, soit une augmentation de 30 000 francs. La viande de dinde suit la même tendance. »
Cette augmentation s’explique par une forte demande liée aux repas de rupture du jeûne. Les ménages guinéens consomment davantage de volaille pendant cette période, ce qui pousse les prix à la hausse.
L’huile, un autre produit essentiel, est également concernée par cette tendance inflationniste. Une commerçante spécialisée dans la vente d’huile détaille la situation :
« Actuellement, nous vendons un bidon de 20 litres à 250 000 francs guinéens. Le litre est passé à 15 000 francs. Cette hausse est due à des difficultés d’approvisionnement. Nos stocks viennent désormais de N’Zérékoré, car nous faisons face à une pénurie dans nos magasins habituels. »
Cette augmentation s’explique par des problèmes logistiques et une offre insuffisante face à une demande croissante.
Les consommateurs entre frustration et adaptation
Pour les ménages, ces fluctuations de prix compliquent la gestion du budget familial en pleine période de Ramadan. Certains ajustent leurs achats en fonction des prix, tandis que d’autres tentent de stocker certains produits avant le début du jeûne pour limiter l’impact des hausses.
« Chaque année, c’est la même chose. On essaye d’anticiper en achetant les produits avant le Ramadan, mais certaines hausses sont inévitables », explique une mère de famille rencontrée au marché.
Face à cette situation, certains commerçants suggèrent une meilleure régulation des prix et un soutien plus structuré à l’approvisionnement des marchés en période de forte consommation.
Un marché sous tension pendant le Ramadan
Le marché de Km36 reflète une dynamique typique des périodes de forte demande : des baisses de prix pour certains produits bien approvisionnés, et des hausses pour d’autres, soumis à des tensions sur l’offre. Entre satisfaction pour les uns et frustration pour les autres, les consommateurs doivent composer avec ces variations qui rythment chaque Ramadan.
IAC, pour laguinee.info