Depuis le 5 mars, la sous-préfecture de Foumbadou, dans la préfecture de Lola, est secouée par un violent conflit entre agriculteurs et éleveurs. Ce type d’affrontement, récurrent en Guinée, met en lumière des tensions profondes liées à la gestion du foncier rural et du pastoralisme.
Alors que les violences ont déjà fait un mort et plusieurs dégâts matériels, l’intervention des forces de l’ordre suscite de vives réactions. Le Bloc Libéral, dans une déclaration rendue publique le 12 mars, condamne fermement la répression exercée par les forces de défense et de sécurité, dénonçant notamment l’usage des armes à feu contre les manifestants et des arrestations jugées arbitraires.
Une crise foncière récurrente
Le différend entre agriculteurs et éleveurs repose principalement sur l’accès aux terres. D’un côté, les agriculteurs revendiquent la protection de leurs champs contre l’intrusion du bétail ; de l’autre, les éleveurs cherchent des pâturages pour leurs troupeaux. L’absence d’un cadre réglementaire clair et appliqué alimente ces tensions, souvent exacerbées par des suspicions de favoritisme et de corruption au sein des autorités locales.
Le Bloc Libéral pointe du doigt ces pratiques, accusant certains responsables locaux de faciliter l’installation illégale d’éleveurs sur des terres agricoles en échange de compensations financières. Cette situation, selon le parti, contribue à envenimer le climat social et à précipiter l’explosion des violences.
Des exigences pour éviter l’escalade
Dans sa déclaration, le Bloc Libéral formule plusieurs demandes :
- L’ouverture d’une enquête indépendante pour établir les responsabilités dans la répression des manifestations.
- La libération immédiate des personnes arrêtées arbitrairement.
- L’application stricte de mesures encadrant l’occupation des terres et la circulation du bétail.
- Le départ des autorités locales impliquées dans la mauvaise gestion de la crise.
Le parti rappelle que ce n’est pas la première fois qu’un tel conflit dégénère. Il cite notamment le cas de Lainé, où des habitants avaient été détenus pendant un an sans jugement avant d’être relâchés sans explication.
Vers une solution durable ?
Alors que la tension reste vive à Foumbadou, les appels à la retenue se multiplient. Le Bloc Libéral exhorte l’État à prendre ses responsabilités en instaurant une gouvernance fondée sur la justice et l’équité.
La question reste toutefois entière : les autorités tireront-elles enfin les leçons de ces affrontements répétés, ou faudra-t-il attendre un nouveau drame pour agir ?
Laguinee.info