Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimouno, a vivement réagi aux récentes déclarations du ministre de la Justice, lesquelles révèlent la présence de « malfrats » dans les forces de défense et de sécurité de Guinée. Dans une vidéo largement diffusée sur la page Refleguinee, Millimouno s’est interrogé sur la capacité de l’État à garantir la sécurité des citoyens, à la lumière des affirmations inquiétantes du garde des Sceaux.
Le ministre de la Justice lève un voile inquiétant
Lors d’une prise de parole en public, le garde des Sceaux a, pour la première fois, évoqué la présence de personnes malintentionnées au sein même des forces de sécurité guinéennes. Selon lui, des « malfrats » se trouveraient parmi les militaires, policiers et gendarmes, des membres des forces censées assurer la paix et l’ordre public. Cette déclaration, qui survient dans un contexte déjà tendu de sécurité, a immédiatement suscité une vive réaction.
« Le garde des Sceaux a eu le courage de dire devant la caméra ce que tout le monde redoute, à savoir que des malfrats se cachent derrière les uniformes de nos forces de défense et de sécurité », a réagi Dr Millimouno. Il a qualifié cette révélation de « très grave », soulignant que lorsque les citoyens voient un militaire ou un policier, ils devraient se sentir en sécurité, et non pas craintifs.
La remise en cause de la légitimité des forces de sécurité
Pour Dr Faya Millimouno, la reconnaissance de cette situation par le ministre de la Justice représente un véritable renversement de la confiance. Si certains membres des forces de sécurité se livrent à des actes criminels, cela remet en question le rôle même de l’État en matière de sécurité. « Quand le garde des Sceaux dit qu’il y a des malfrats en uniforme, il nous montre que, en réalité, l’État a failli à sa mission de protéger la population« , a-t-il insisté.
L’opposant politique estime que cette déclaration publique doit impérativement entraîner des actions concrètes de la part des autorités. Selon lui, l’inaction face à cette situation ne ferait qu’aggraver la méfiance déjà profonde de la population envers les institutions publiques, particulièrement les forces de sécurité.
La question de la réforme des forces de sécurité
La situation soulève la question de la réforme nécessaire des forces de sécurité en Guinée. La présence de « malfrats » dans les rangs de l’armée, de la police et de la gendarmerie n’est pas un phénomène nouveau, et plusieurs observateurs ont, par le passé, dénoncé des abus commis par des membres de ces corps. Toutefois, l’absence de mesures concrètes et visibles de la part du gouvernement pour éradiquer cette situation laisse place à des interrogations légitimes sur l’efficacité du système de sécurité.
« Si le ministre est conscient de ce phénomène et qu’aucune mesure n’est prise pour purger nos forces de sécurité de ces éléments indésirables, alors cela signifie que personne n’est à l’abri, même si l’individu en question porte un grade », a ajouté Dr Millimouno.
Une situation préoccupante, mais aucune solution en vue
À ce jour, aucune initiative publique majeure n’a été lancée pour répondre à cette problématique. Le silence des autorités guinéennes, alors que les accusations sont devenues publiques, soulève des inquiétudes sur l’engagement de l’État à remédier à cette situation.
Les citoyens, eux, se trouvent dans une position d’incertitude croissante. D’un côté, l’uniforme des forces de sécurité devrait être un symbole de confiance et de protection, mais de l’autre, les récents événements ont jeté une ombre sur cette perception. La population guinéenne, déjà éprouvée par un climat d’insécurité, semble désormais hésiter à accorder sa confiance à ceux censés veiller sur sa sécurité.
L’urgence d’une réponse de l’État
Dans ce contexte, l’appel de Dr Faya Millimouno se fait pressant : « Il est grand temps que l’État prenne des mesures concrètes pour débarrasser nos forces de sécurité des malfrats et rétablir la confiance des citoyens« , a-t-il déclaré. La situation actuelle ne semble plus tolérer l’inaction ou l’attentisme.
Si le gouvernement ne répond pas à cette inquiétude grandissante, il risque de perdre davantage la confiance des Guinéens, dont la sécurité, aujourd’hui remise en question, devrait être une priorité absolue.
Laguinee.info