Le message du Quai d’Orsay sur la situation en Guinée n’aura pas tardé à provoquer une réaction cinglante du gouvernement de transition. Alors que la France s’inquiète des disparitions d’activistes et presse pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, Conakry, elle, ne veut rien entendre.
Ce samedi 8 mars 2025, en pleine célébration de la Journée internationale des droits des femmes, le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté, a saisi l’occasion pour envoyer un message clair à Paris : la Guinée ne prend d’ordre de personne. « Personne n’est notre professeur, personne n’est notre maître d’école. Nous respectons le monde, nous travaillons avec le reste du monde, mais rien ne nous est dicté », a-t-il lancé, visiblement irrité par la sortie française.
Et comme si cela ne suffisait pas, le ministre est allé plus loin, insinuant que la France elle-même ne reconnaîtrait pas ces déclarations. « Demandez à la France, elle vous dira qu’elle n’a jamais fait de telles demandes à la Guinée », a-t-il affirmé, balayant d’un revers de main toute pression extérieure.
Entre Paris et Conakry, le ton monte. D’un côté, la France exprime son inquiétude face aux violations des droits de l’homme et exige des explications. De l’autre, la Guinée affiche un mépris assumé, refusant toute ingérence et affirmant maîtriser son destin. Reste à voir si cette posture suffira à étouffer les critiques ou si elle ne fera qu’envenimer les tensions.
Laguinee.info