Le 8 mars, date symbolique pour célébrer les droits des femmes à l’échelle mondiale, a été marqué de manière unique cette année à Kissidougou. Alors que dans plusieurs autres préfectures du pays, des événements classiques sont organisés pour honorer les femmes, les autorités de Kissidougou, en collaboration avec diverses organisations féminines locales, ont choisi une approche différente, un acte fort en faveur de l’inclusion et du respect des valeurs communautaires.
Une célébration spirituelle et inclusive
Cette année, ce n’est pas dans un cadre festif ou officiel que les femmes de Kissidougou ont marqué cette journée, mais bien dans un cadre spirituel. C’est dans deux lieux de culte emblématiques de la ville, l’église de Madina et la grande mosquée de Kissidougou, que la célébration a pris une tournure singulière. Des femmes venues de tous horizons – de différentes communautés religieuses et professionnelles – se sont rassemblées pour des prières et des lectures coraniques.
L’église de Madina a ainsi accueilli des femmes chrétiennes tandis que la mosquée a rassemblé des femmes musulmanes, mais l’événement a transcendé les frontières religieuses. C’était une occasion pour toutes de rendre hommage à la femme, non seulement en tant qu’individu, mais aussi en tant qu’acteur essentiel de la société. Par des prières spécifiques et des lectures de versets coraniques, elles ont exprimé leurs vœux de prospérité, d’égalité et de justice pour toutes les femmes du monde.
Un contraste avec Guéckédou
Ce choix spirituel et apolitique de Kissidougou marque un contraste avec la situation à Gueckedou, une autre préfecture de la région. Contrairement à Kissidougou, où l’événement a été soutenu par une large mobilisation, Gueckedou a préféré ne pas célébrer le 8 mars. Cette différence de traitement souligne la singularité de l’engagement de Kissidougou en faveur des droits des femmes et de leur place dans la société. En choisissant de célébrer le 8 mars sous une forme religieuse et communautaire, Kissidougou a envoyé un message clair sur l’importance de la solidarité féminine et de l’unité, au-delà des croyances et des divisions sociales.
Un message fort pour la préservation des droits des femmes
Cette célébration à Kissidougou ne se résume pas simplement à un acte de prière, mais elle représente un symbole fort du dévouement de la ville à la préservation des droits des femmes. Elle reflète aussi la volonté de rappeler l’importance de l’émancipation féminine dans un contexte de plus en plus marqué par des revendications sociales et politiques pour l’égalité des genres. En offrant cette plateforme de rassemblement et de prière à toutes les femmes, Kissidougou a voulu souligner l’importance de leur rôle dans le développement de la société.
C’est aussi une manière de faire entendre leur voix dans un contexte souvent marqué par des inégalités structurelles et des discriminations à l’égard des femmes. En organisant cet événement inclusif, les autorités locales, soutenues par les organisations féminines, ont voulu démontrer que la lutte pour les droits des femmes ne doit pas seulement se limiter à des discours politiques ou à des manifestations de rue, mais doit aussi se traduire par des actes quotidiens de solidarité et de soutien communautaire.
Kissidougou, un modèle d’engagement pour les droits des femmes
Cette manière particulière de célébrer le 8 mars à Kissidougou marque donc un tournant dans l’engagement de la ville envers la défense des droits des femmes. C’est un modèle qui montre que l’égalité peut être célébrée dans la diversité, en unissant toutes les femmes, peu importe leurs croyances ou origines, autour de valeurs communes de justice, de respect et de fraternité.
En choisissant la prière et la réflexion collective comme mode de célébration, Kissidougou offre un bel exemple d’engagement communautaire pour la reconnaissance et la protection des droits des femmes, dans un esprit de paix et d’unité qui, espérons-le, inspirera d’autres villes et régions du pays.
De Kissidougou, Oumar Leno, pour Laguinee.info