Coup de tonnerre dans l’affaire Ibrahima Kourouma ! Ce qui semblait être un simple dossier de détournement présumé prend une tournure inattendue. Trois anciens ministres de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, dont un décédé, sont désormais sous le feu des projecteurs selon les rapportées par Africaguinee.com. Le rapport explosif des inspecteurs des finances évoque des montants faramineux non justifiés entre 2011 et 2021, totalisant plus de 700 milliards de francs guinéens.
Un trou budgétaire abyssal
L’affaire remonte à l’enquête ouverte contre Ibrahima Kourouma, ex-ministre de l’Enseignement pré-universitaire (2011-2017), poursuivi pour détournement présumé. Mais à la surprise générale, l’audit financier mené par les inspecteurs des finances ne s’arrête pas à lui. Feu Ibrahima Kalil Konaté alias K², Mory Sangaré et Dr Amadou Bano Barry, qui lui ont succédé de 2017 à 2021, sont également épinglés.
Devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), le président de la chambre de jugement a écouté avec attention les révélations du pool d’inspecteurs dirigé par M. Kaba Sanoh. Leur constat ? Un véritable gouffre financier, structuré en cinq périodes :
- 2011-2014 : 225,9 milliards GNF sans justificatifs sous Ibrahima Kourouma
- 2015-2016 : 61,9 milliards GNF toujours sous Ibrahima Kourouma
- 2017 : 41,5 milliards GNF sous feu Ibrahima Kalil Konaté
- 2018-2020 : 75,4 milliards GNF sous Mory Sangaré
- 2021 : 53,2 milliards GNF sous Dr Amadou Bano Barry
Les dépenses concernées ? Examens, rentrées scolaires et infrastructures éducatives. Pourtant, apprend-t-on aucune trace de ces fonds n’a été retrouvée dans les comptes du ministère.
Une responsabilité en cascade
Le plus troublant, c’est la constance des acteurs impliqués. Outre les ministres, plusieurs hauts cadres du ministère sont cités, notamment Ibrahima Cissé, directeur national du service des infrastructures et équipements scolaires, qui a occupé ce poste pendant toute la période concernée, ainsi que plusieurs directeurs administratifs et financiers (DAF) qui se sont succédé.
La question se pose : comment un tel schéma a-t-il pu perdurer pendant une décennie sans qu’aucune alerte ne soit donnée ? Un système bien huilé, des complicités internes, ou une simple négligence administrative ?
Vers un procès aux multiples rebondissements ?
L’audience a été renvoyée au 12 mars 2025, laissant planer l’incertitude sur la suite des événements. Si la responsabilité d’Ibrahima Kourouma semble évidente aux yeux des enquêteurs, les implications de ses successeurs soulèvent un véritable casse-tête judiciaire. Peut-on poursuivre un ministre décédé ? Quels seront les moyens de défense des autres anciens ministres ?
Alors que la CRIEF tente d’assainir les finances publiques, ce dossier pourrait bien devenir l’un des plus retentissants de l’histoire judiciaire guinéenne. À qui profite le crime ? La question reste ouverte.
Laguinee.info