Face aux professionnels des médias ce mercredi 5 mars, le Premier ministre Bah Oury s’est voulu apaisant. Non, assure-t-il, les autorités de la transition ne sont pas opposées à la liberté de la presse. Une affirmation qui survient alors que le gouvernement est pointé du doigt après la fermeture de trois groupes de médias.
Dans son intervention à la Plage Camayenne, le chef du gouvernement a mis en avant l’implication des journalistes dans les sphères décisionnelles de l’État depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir. « Quelqu’un qui n’aime pas la presse aurait cherché à l’étouffer totalement », martèle-t-il, avant de dresser un bilan des avancées : développement des radios rurales, multiplication des Maisons de la presse en région et ouverture d’un espace à saisir pour les journalistes dans le nouveau paysage médiatique.
Mais ce discours suffira-t-il à dissiper les inquiétudes ? À entendre Bah Oury, le problème viendrait davantage d’une presse qui peine à s’adapter aux « nouveaux paradigmes » du pays. Selon lui, « ceux qui refusent d’aller dans le sens du changement vont disparaître par leur propre faute ». Une déclaration qui sonne presque comme une mise en garde.
La fermeture de médias jugés trop critiques reste un point de friction. Si le Premier ministre évoque un paysage médiatique en mutation, avec des médias « moins politisés, plus constructifs et innovants », ses détracteurs y voient une volonté de contrôle sous couvert de modernisation.
Liberté ou recentrage forcé ? La presse guinéenne, elle, continue d’exercer sous tension, oscillant entre promesses d’ouverture et craintes de bâillon.
Laguinee.info