vendredi, mars 7, 2025
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Disparition de Foniké Menguè : «L’État n’a plus le monopole des violations des droits de l’Homme», Bah Oury 

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Dixinn, 5 mars 2025 – Près de huit mois après la disparition de Foniké Menguè, figure emblématique de la société civile guinéenne, le Premier ministre Bah Oury s’est exprimé sur la question des violations des droits de l’Homme lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à la plage de Camayenne. Interpellé sur les cas d’enlèvements, de kidnappings et de disparitions forcées, le chef du gouvernement a reconnu la gravité de la situation tout en appelant à la prudence dans l’interprétation des faits.

Le cas Foniké Menguè, un dossier embarrassant

Depuis juillet 2024, la disparition de Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, ancien coordinateur du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution), suscite une vive indignation en Guinée et à l’international. Ce militant, connu pour son opposition au régime de la transition, a été porté disparu en même temps que Bilo Bah, un autre activiste de la société civile. Malgré les nombreuses interpellations des organisations de défense des droits de l’Homme, les autorités n’ont jusqu’ici fourni aucune explication claire sur leur sort.

Face à la presse, Bah Oury a déploré ces disparitions, soulignant leur impact négatif sur l’image du gouvernement et les relations internationales du pays :

« Tout ce qui s’est passé depuis juillet 2024, avec la disparition entre guillemets de Foniké Menguè et de Bilo Bah, ce n’est pas dans l’intérêt du gouvernement. Au contraire, nous étions en train d’améliorer notre position à l’international, notamment avec l’Organisation Internationale de la Francophonie. Cette affaire a éclaté au moment où les discussions étaient bien avancées, et c’est le gouvernement de la République de Guinée qui en a été pénalisé. »

L’État, seul responsable ?

Le Premier ministre a rejeté l’idée que l’État soit systématiquement pointé du doigt dès qu’il y a une atteinte aux droits de l’Homme. Il a insisté sur la nécessité de mener des enquêtes approfondies avant d’accuser le gouvernement.

« Il ne faut plus réfléchir avec les mécanismes d’il y a 30 ans. L’État n’a plus le monopole des violations des droits de l’Homme. Ce qui se passe sur la scène et en coulisses est souvent différent, et nous devons faire preuve de prudence dans les jugements hâtifs. »

Cependant, cette déclaration n’a pas dissipé les inquiétudes des organisations de défense des droits humains, qui réclament toujours des explications claires et la libération des disparus.

Une position ambiguë du gouvernement

Alors que la pression s’accentue sur les autorités guinéennes, Bah Oury a tenté de rassurer l’opinion en affirmant que le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, ne pouvait en aucun cas cautionner de telles pratiques :

« Le général Mamadi Doumbouya, qui a organisé le procès des événements du 28 septembre 2009, ne peut pas encourager ni être associé à des dynamiques qui rappellent ce que nous avons combattu et jugé. »

Malgré ces déclarations, le silence des autorités sur le sort de Foniké Menguè et de Bilo Bah continue de susciter des interrogations. La société civile et les organisations internationales maintiennent la pression pour obtenir des réponses et exiger que justice soit rendue.

 

Laguinee.info

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