dimanche, mars 9, 2025
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Embalō aux émissaires de la CEDEAO : «Notre pays a ses règles»

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La Guinée-Bissau vient une nouvelle fois de s’illustrer sur l’échiquier politique ouest-africain, et pas de la manière la plus diplomatique. Une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), déployée du 21 au 28 février pour tenter de fixer une date pour la présidentielle, a quitté précipitamment le pays. Raison invoquée ? Des « menaces d’expulsion » proférées par le président Umaro Sissoco Embaló lui-même.

Un président qui tranche dans le vif

Pour le chef de l’État bissau-guinéen, la mission n’a pas respecté la feuille de route établie. Mais plutôt que de jouer la carte de la concertation, il a opté pour la méthode forte : « La mission qui vient de partir ne reviendra pas tant que je suis au pouvoir. Rassurez-vous. » Une déclaration qui ne laisse aucun doute sur sa volonté de verrouiller le jeu politique.

Le président assume sans détour : « C’est moi qui ai donné l’ordre d’expulsion. C’est moi qui les ai chassés d’ici. » Une manière musclée de rappeler que la souveraineté nationale, selon lui, n’admet aucune interférence. « Notre pays a ses règles. Ce n’est pas une République bananière, » martèle-t-il, visiblement agacé par les injonctions extérieures.

Un climat politique sous haute tension

Ce coup de sang présidentiel intervient dans un contexte de tensions croissantes en Guinée-Bissau. L’opposant Domingos Simões Pereira, ancien Premier ministre, continue de contester la légitimité d’Embaló, qu’il qualifie de « président autoproclamé ». Une provocation qui n’a pas manqué de faire bondir le chef de l’État : « Il oublie qu’il a fermé l’Assemblée nationale pendant quatre ans, occupé le palais du gouvernement pendant un mois et séquestré la Cour suprême », rapporte RFI.

Au-delà de la querelle politique, l’épisode met en lumière une nouvelle fracture entre la Cédéao et l’un de ses États membres. En renvoyant manu militari les émissaires de l’organisation sous-régionale, Embaló envoie un signal clair : la Guinée-Bissau, c’est lui qui décide. Mais jusqu’à quand ?

 

Laguinee.info

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