lundi, mars 10, 2025
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Côte d’Ivoire: Pris avec plus de 600 milliards FCFA à  domicile, un ressortissant chinois condamné à sept ans de prison

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Le 16 février 2025, Li Kesen, un ressortissant chinois, a été reconnu coupable par le Tribunal correctionnel du Pôle Pénal Économique et Financier pour des faits de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux. L’homme a été condamné à sept ans de prison ferme et à une amende de 1,9 milliard de francs CFA. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une lutte renforcée contre la criminalité financière en Côte d’Ivoire, un pays qui cherche à mettre un terme à l’impunité des réseaux de blanchiment et de fraude transnationale.

La perquisition : un véritable coffre-fort international

L’enquête a débuté après une perquisition menée par l’Unité de Lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée, sous la direction du Parquet près le Pôle Pénal Économique et Financier.

Selon le communiqué des autorités ivoiriennes, l’opération a eu lieu dans le quartier huppé de Cocody Deux-Plateaux Vallon, où Li Kesen résidait. Ce qui a été trouvé sur place dépasse l’entendement :

  • 636 586 000 francs CFA,
  • 20 100 euros,
  • 147 489 yuans chinois,
  • 1 335 000 wons coréens,
  • 2 152 cédis ghanéens,
  • 650 pesos mexicains,
  • 3 270 dollars de Hong Kong,
  • 400 dinars tunisiens,
  • 32 ringgits malaisiens,
  • 75 roupies seychelloises,
  • 30 dirhams des Émirats arabes unis,
  • 10 birrs éthiopiens,
  • 10 pounds égyptiens,
  • 100 ariarys malgaches,
  • 120 bahts thaïlandais.

Le montant total après conversion s’élève à 609 413 685,70 FCFA.

En tout, une véritable collection de devises internationales, dont l’origine reste à ce jour inexpliquée par Li Kesen. Face à cette fortune en espèces et en monnaies étrangères, mentionne le communiqué,  l’accusé n’a pu fournir de preuves convaincantes quant à la provenance des fonds.

Fraude fiscale et blanchiment : les investigations dévoilent l’ampleur de l’affaire

Les investigations menées par les autorités ivoiriennes ont permis de mettre au jour un système complexe de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. Le montant des fonds en question, ainsi que la diversité des devises saisies, ont confirmé les soupçons des enquêteurs. Ces derniers ont établi que les fonds étaient d’origine douteuse, impliquant des opérations financières illégales.

L’enquête a permis de découvrir que Li Kesen se servait de son réseau pour transférer d’importantes sommes d’argent à travers plusieurs pays, un procédé classique dans les affaires de blanchiment de capitaux. Il a ainsi pu échapper à l’impôt, tout en dissimulant les véritables activités génératrices de ces sommes.

Le jugement : Li Kesen seul responsable

Le procès a vu quatre autres ressortissants chinois être traduits devant la justice, mais ces derniers ont été déclarés non coupables par le Tribunal. Selon la cour, les éléments de preuve présentés à leur encontre étaient insuffisants pour établir leur responsabilité dans l’affaire.

En revanche, Li Kesen a été jugé coupable des deux infractions majeures : fraude fiscale et blanchiment de capitaux. Le Tribunal l’a condamné à sept ans d’emprisonnement, en plus d’une amende d’un montant astronomique de 1 909 758 000 francs CFA, conformément aux lois ivoiriennes, notamment l’ordonnance n°2023-875 du 23 novembre 2023, qui traite du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.

Le Tribunal a également ordonné la confiscation de tous ses biens au profit de l’État ivoirien, marquant ainsi la détermination du pays à ne laisser aucune chance aux criminels financiers. Pour parachever cette peine, une interdiction définitive du territoire a été prononcée, interdisant à Li Kesen de remettre un pied en Côte d’Ivoire. Une fois sa peine purgée, il sera expulsé du territoire ivoirien.

Un signal fort dans la lutte contre la criminalité financière

Cette condamnation vient rappeler la volonté des autorités ivoiriennes de lutter fermement contre la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux, des fléaux qui affaiblissent l’économie nationale et nuisent à la compétitivité du pays. En saisissant une telle somme d’argent, les autorités ont non seulement mis fin à une activité criminelle, mais ont aussi envoyé un message clair à toute personne impliquée dans des activités similaires : l’impunité n’a plus sa place en Côte d’Ivoire.

Le jugement contre Li Kesen marque ainsi un tournant dans la lutte contre la criminalité financière en Afrique de l’Ouest, un domaine où la Côte d’Ivoire s’engage de plus en plus à renforcer la transparence et la rigueur judiciaire.

Laguinee.info

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