Il a posé le treillis, mais pas le sceptre. Brice Clotaire Oligui Nguema, l’homme qui a renversé Ali Bongo en août 2023, vient de tourner une page… tout en s’assurant que le livre reste ouvert à son nom. Samedi dernier, devant une assemblée de militaires, le président de la transition a officiellement quitté l’armée. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas un au revoir, c’est un ajustement stratégique.
« J’ai entendu vos appels, je vous ai écoutés et croyez-moi, je vous ai compris », a-t-il déclaré, laissant planer le suspense avant d’ajouter : « Je reviendrai pour répondre dans les tous prochains jours. » Le message est clair : ce départ de l’uniforme n’est qu’une formalité pour s’ouvrir la voie vers la présidentielle du 12 avril 2025.
Le scénario était écrit d’avance. À peine sorti des rangs de l’armée, le Général déchu de ses galons est prêt à enfiler le costume du candidat. Après avoir promis une transition apaisée et démocratique, Oligui Nguema suit un chemin bien connu : celui du militaire qui devient civil… pour mieux garder la main sur le pouvoir.
Désormais, la question n’est plus de savoir s’il va se présenter, mais plutôt sous quelle bannière et avec quel discours. Défenseur de la refondation ou simple continuateur d’un régime qu’il a lui-même bousculé ?