lundi, mars 31, 2025
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Du Bureau ovale à la porte : Zelensky claque la réunion, Trump claque un tweet

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Il y avait de l’électricité dans l’air au Bureau ovale. Annoncée comme une rencontre stratégique entre les États-Unis et l’Ukraine, la réunion entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky devait sceller un accord économique majeur sur l’exploitation des minéraux rares ukrainiens. Mais en l’espace de quarante minutes, ce qui s’annonçait comme un arrangement mutuellement bénéfique s’est transformé en un duel verbal tendu, ponctué d’accusations, de menaces à peine voilées et d’une sortie précipitée du président ukrainien. Retour sur une négociation qui a viré à l’orage diplomatique.

Un deal prometteur… sur le papier

Dès l’ouverture de la réunion, Donald Trump affiche sa confiance. L’accord en question, présenté comme une aubaine pour l’Ukraine en reconstruction, prévoit que 50 % des recettes issues des ressources naturelles du pays soient réinjectées dans un fonds de reconstruction supervisé par Washington. Une manière, selon Trump, d’assurer un « engagement financier à long terme » en faveur d’une Ukraine « stable et économiquement prospère », rapporte VOA.

En clair, les États-Unis n’offriraient pas de garanties de sécurité militaires directes, comme le réclament les Européens, mais un soutien économique à travers l’exploitation des terres rares. Un échange qui, selon le président américain, constituerait une « alternative pragmatique » aux coûteuses interventions militaires.

Seulement voilà, si Donald Trump voit en cet accord une solution win-win, Volodymyr Zelensky, lui, semble nettement plus réticent. Et lorsqu’il soulève la question de la Crimée et de l’invasion russe de 2014, l’atmosphère bascule.

Quand la diplomatie se heurte aux nerfs

À peine le mot Crimée prononcé, le ton monte. Le vice-président américain JD Vance ne laisse pas Zelensky terminer et l’accuse de « tournée de propagande ». Trump, lui, ne cache pas son irritation. D’un ton de plus en plus dur, il recadre son homologue ukrainien :

« Vous n’avez pas les cartes en main en ce moment. Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale ! »

D’un échange commercial, la discussion est passée à une véritable épreuve de force où les rapports de domination s’affichent sans détour. Pour Trump, Zelensky doit comprendre que l’aide américaine n’est pas un chèque en blanc et que la reconnaissance de cette générosité est de mise.

Mais le président ukrainien, lui, ne semble pas prêt à plier. Il tente de rappeler l’importance d’un soutien militaire et des garanties de sécurité, ce à quoi Trump oppose une fin de non-recevoir.

Zelensky claque la porte, Trump tweete sa colère

Face à ce mur, Volodymyr Zelensky choisit de quitter la Maison-Blanche plus tôt que prévu. Une absence remarquée à la conférence de presse qui devait suivre la rencontre.

Donald Trump, fidèle à sa stratégie, ne tarde pas à réagir sur les réseaux sociaux. Dans un message cinglant, il écrit :

« J’ai déterminé que le président Zelenskyy n’est pas prêt pour la paix si l’Amérique est impliquée, parce qu’il pense que notre implication lui donne un grand avantage dans les négociations. Il a manqué de respect aux États-Unis d’Amérique dans leur cher Bureau ovale. Il pourra revenir quand il sera prêt pour la paix. »

Une manière de rejeter sur le président ukrainien la responsabilité de l’échec de la négociation, tout en laissant entendre qu’un retour à de meilleures dispositions serait envisageable… mais aux conditions de Washington.

Un bras de fer plus large

Cette altercation dépasse largement la simple question des minéraux rares. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump adopte une posture de plus en plus critique envers l’Ukraine, n’hésitant pas à remettre en question le soutien militaire américain. Il va même jusqu’à affirmer – à tort – que « Kiev a déclenché la guerre avec la Russie », tout en qualifiant Zelensky de « dictateur ».

Autre point de friction : Trump continue de marteler que les États-Unis auraient dépensé 350 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine. Un chiffre largement exagéré par rapport aux données officielles du Pentagone, mais qui lui permet de renforcer son discours sur une Amérique trop généreuse et une Ukraine ingrate.

Surtout, Trump mène en parallèle des discussions directes avec la Russie, sans impliquer ni Kiev ni les alliés européens. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique Kier Starmer, il évoque des « négociations avancées » avec Moscou et estime qu’il reste une « fenêtre étroite » pour conclure un accord de paix.

Mais à quel prix pour l’Ukraine ?

Un message clair : l’Amérique de Trump veut dicter les règles

Cette rencontre avortée envoie un signal clair : pour Donald Trump, l’Ukraine ne peut plus se permettre d’imposer ses propres conditions. En liant l’aide économique à l’exploitation des ressources naturelles et en esquivant toute garantie militaire, il impose une nouvelle approche, centrée sur les intérêts américains et délestée des engagements traditionnels envers l’Europe de l’Est.

Reste à savoir si cette posture suffira à convaincre Moscou de jouer le jeu… et si l’Ukraine pourra encore peser dans cette partie d’échecs où chaque mouvement semble dicté par Washington.

Laguinee.info

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