L’audience tant attendue du mercredi 26 février 2025 devant la Chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) s’annonçait mouvementée. En ligne de mire, le rapport budgétaire accablant l’ex-ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Dr Ibrahima Kourouma, et son complice présumé, Mohamed V Sankhon, ancien Daf du ministère. Seulement voilà : les experts ayant travaillé sur ce fameux rapport ont joué les abonnés absents, forçant la cour à repousser l’affaire au 5 mars prochain.
Selon nos confrères de Mediaguinee.com, dès l’ouverture de l’audience, la déception était palpable. Le juge Yacouba Conté, visiblement peu enclin à patienter éternellement, a tranché : « La cour ordonne la comparution des inspecteurs ayant établi le rapport portant investigation sur l’exécution des budgets du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation de la période allant de 2011 à 2021. » Autrement dit, les experts n’ont plus le choix : ils devront se présenter.
Mais ce n’est pas tout. La cour a également chargé la DOCAD d’identifier les biens immobiliers appartenant aux accusés et à leurs familles, leur laissant dix jours pour faire la lumière sur ce patrimoine jugé… intrigant.
Pour rappel, Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankhon sont dans le viseur de la justice pour des faits présumés de « détournement de deniers publics et enrichissement illicite ». L’addition est salée : 612 milliards 520 millions 784 mille 809 francs guinéens et 12 milliards de dollars qui auraient disparu dans les méandres de l’organisation des examens nationaux. Des sommes qui donnent le vertige et qui, selon la cour, restent jusqu’ici non justifiées.
D’ici le 5 mars, les experts convoqués auront peut-être trouvé le chemin du tribunal. À moins qu’une nouvelle surprise vienne, encore une fois, rebattre les cartes…
Laguinee.info