L’univers de la monnaie électronique en Guinée est en ébullition. Le Syndicat des Acteurs de la Monnaie Électronique de Guinée (SAMEL) a lancé un préavis de grève, brandissant des revendications jugées essentielles à la survie de ses membres. En face, Orange Finances Mobiles Guinée (OFMG) se veut rassurant et rappelle les réalités du secteur.
Un préavis de grève aux exigences claires
Le 13 février 2025, SAMEL a adressé une série de doléances à OFMG, exigeant notamment :
- Une augmentation des commissions à 65 % sur les retraits et 0,30 % sur les dépôts.
- L’annulation immédiate de la retenue de 20 % sur les commissions.
- La restitution de 335 millions GNF prélevés aux agents de Dubréka.
- La mise en place d’un cadre de dialogue permanent entre les acteurs du secteur et les autorités compétentes.
Pour SAMEL, il s’agit d’une lutte pour la survie économique des agents de points de vente, soumis à une rentabilité qu’ils jugent insuffisante face aux réalités du marché.
La riposte d’OFMG : entre pédagogie et fermeté
Dès le 11 février 2025, OFMG a convié les représentants du syndicat et de l’Association des Distributeurs de la Monnaie Électronique de Guinée (ADMEG) à une réunion pour clarifier la situation.
Sur la question des commissions, l’entreprise rappelle que 80 % des revenus des frais de retrait sont reversés aux agents, et que malgré une réduction des tarifs en 2023, les revenus des points de vente ont augmenté de 12 %. Une équation que SAMEL semble contester.
Concernant la retenue de 20 % sur les commissions, OFMG souligne qu’il s’agit d’une disposition fiscale décidée par la Direction Générale des Impôts, et que ses agents n’en seront finalement pas affectés.
Quant aux 335 millions GNF de Dubréka, OFMG précise qu’il s’agit d’un différend entre certains agents et leurs distributeurs. L’entreprise propose une médiation, tout en rappelant qu’elle ne peut se substituer aux distributeurs dans la gestion des fonds.
Et maintenant ?
OFMG réaffirme son engagement à maintenir le dialogue avec toutes les parties prenantes et assure que les services de dépôt et de retrait restent pleinement disponibles sur l’ensemble du territoire.
Reste à savoir si SAMEL mettra sa menace à exécution ou si une solution sera trouvée avant l’échéance du 20 février 2025. D’ici là, les acteurs du mobile money guinéen retiennent leur souffle, entre attentes syndicales et impératifs économiques.
Laguinee.info