Dans la préfecture de Dabola, plusieurs jeunes diplômés et travailleurs qualifiés se retrouvent sans emploi depuis la fermeture en 2022 de l’usine d’huile d’arachide CopeolGuinée. Deux ans après l’arrêt des activités, l’incertitude demeure, laissant derrière elle des familles entières dans la précarité.
Un espoir brisé
Sidiki Keita, ancien animateur de CopeolGuinée dans la zone de Kouroussa, témoigne de sa détresse :
« Cela fait plus de trois ans que nous sommes au chômage. Je me débrouille dans l’entrepreneuriat, mais ça ne marche pas. Entre 2021 et 2022, nous avions un espoir avec la collaboration entre la GIZ et l’usine pour soutenir les paysans dans la production d’arachide, mais l’objectif n’a jamais été atteint. Depuis, nous n’avons reçu ni salaire ni prime. On nous avait promis que notre situation serait examinée lors d’une éventuelle réouverture, mais jusqu’à présent, rien. »
Comme lui, des dizaines d’anciens employés de l’usine peinent à joindre les deux bouts, alors que la relance de l’industrie demeure incertaine.
Un problème de financement en cause
D’après Hassidi Fofana, un autre ancien employé de l’usine, la fermeture est liée au retrait d’un partenaire privé :
« CopeolGuinée est une entreprise semi-publique qui collaborait avec des investisseurs privés. Malheureusement, le principal partenaire financier s’est retiré, ce qui a entraîné la crise. Pendant un moment, il y a eu des rumeurs selon lesquelles l’usine aurait été démantelée, mais une mission gouvernementale est venue constater que rien n’avait été touché. Aujourd’hui, c’est à l’État de prendre ses responsabilités pour relancer cette industrie qui fait vivre tant de familles. »
Un appel pressant aux autorités
Face à cette situation, les anciens travailleurs de CopeolGuinée en appellent aux autorités guinéennes :
« Nous souffrons. Nous avons des familles à nourrir et plus de deux ans sans salaire, c’est intenable. Nous demandons à l’État d’intervenir pour la réouverture et le bon fonctionnement de cette industrie essentielle pour Dabola et pour toute la Guinée. »
En attendant une éventuelle relance, les travailleurs de CopeolGuinée continuent de vivre dans l’incertitude, espérant que les autorités prendront enfin les mesures nécessaires pour remettre en marche cette usine cruciale pour l’économie locale.
De Dabola, Ahmed Tidiane Condé, pour Laguinee.info