« Je vous en supplie, laissez-moi aller à l’hôpital sinon je risque une amputation ou un AVC… » C’est un homme affaibli, au bord de l’effondrement, qui s’est adressé à la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) ce jeudi. Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, condamné à quatre ans de prison pour détournement de fonds publics et corruption, n’a pas plaidé pour sa liberté, mais pour son droit aux soins.

Le visage marqué par la maladie, il a décrit en détail l’évolution de son état de santé : des caillots sanguins obstruant ses artères, une neuropathie qui ronge peu à peu ses jambes, une insensibilité totale sous le pied gauche et un risque imminent d’AVC.

« À l’heure où je vous parle, mes deux pieds sont enflés et ne descendent plus. Je ne ressens absolument rien sous mon pied gauche. Parfois, je ne me rends même pas compte que j’ai perdu l’usage de ma jambe… »

Dans un plaidoyer où transparaissaient à la fois la résignation et l’angoisse, il a imploré la justice de lui permettre d’être hospitalisé.

Un refus catégorique

Mais la justice est restée inflexible. Le procureur Aly Touré a rejeté la demande, promettant uniquement des « soins ponctuels » au sein de la maison centrale. Une réponse qui, pour l’ancien président du Parlement, sonne comme une condamnation à une détérioration inéluctable.

Le juge Daye Mara a, lui aussi, balayé d’un revers de main cette requête, fixant la prochaine audience au 27 février, où comparaîtra également Kim, propriétaire des immeubles siamois de Kakimbo.

Un homme face à son destin

Ainsi s’est refermée cette audience, laissant derrière elle l’image d’un homme suppliant, sans qu’aucune main ne se tende pour alléger son supplice. La justice a tranché, mais jusqu’où un homme malade peut-il endurer l’enfermement sans soins adéquats ?

Laguinee.info