mardi, février 25, 2025
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Enlèvement d’Abdoul Sacko : Alpha Condé dénonce « une campagne de répression orchestrée »

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L’ancien président Alpha Condé est sorti du silence après l’enlèvement d’Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), dans la nuit du 18 au 19 février 2025. Dans une déclaration sans concession, il condamne fermement l’acte, qu’il qualifie de violation grave des libertés fondamentales, et accuse la junte au pouvoir d’avoir instauré un climat généralisé de répression contre les acteurs de la société civile.

« Un énième acte inacceptable »

Alpha Condé ne mâche pas ses mots : il considère l’enlèvement d’Abdoul Sacko comme un symbole de la dérive autoritaire du régime militaire en place. Selon lui, ce n’est pas un simple cas isolé, mais un épisode supplémentaire dans une longue série d’arrestations arbitraires et d’intimidations visant à faire taire toute opposition.

« L’arrestation d’Abdoul Sacko n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres des violations systématiques commises par la junte guinéenne. Ce régime impose un climat de terreur à travers des enlèvements, des intimidations et des atteintes graves aux libertés fondamentales. »

L’ancien président insiste sur le silence des autorités, qui n’ont donné aucune explication officielle sur le sort réservé à l’activiste. Il s’inquiète du manque total de transparence et du danger croissant que représente cette situation pour les défenseurs des droits humains en Guinée.

Un appel urgent à la libération des détenus politiques

Face à ce qu’il décrit comme une campagne de répression orchestrée, Alpha Condé exige la libération immédiate et inconditionnelle d’Abdoul Sacko, ainsi que de tous les militants et défenseurs des droits humains détenus arbitrairement.

« Les arrestations arbitraires, les enlèvements et les intimidations doivent cesser immédiatement. Aucun État ne peut prétendre construire un avenir démocratique en réduisant ses citoyens au silence par la peur et l’oppression. »

Il rappelle que la Guinée a souscrit à des engagements internationaux en matière de respect des droits humains et de justice, des principes que la junte semble ignorer, selon lui.

Une exigence d’enquêtes indépendantes sur les violations des droits humains

Au-delà de la libération d’Abdoul Sacko, Alpha Condé appelle à des enquêtes indépendantes et impartiales sur l’ensemble des violations des droits humains en Guinée. Il cite notamment les exécutions extrajudiciaires, les actes de torture et les disparitions forcées, et exige que les responsables soient traduits en justice.

« Il est impératif que justice soit rendue. Nous exigeons que toutes les exactions commises par la junte soient minutieusement examinées et que les coupables répondent de leurs actes devant la loi. »

Cette demande rejoint les préoccupations de plusieurs organisations de défense des droits humains, qui dénoncent une escalade inquiétante des atteintes aux libertés publiques dans le pays.

Un avertissement politique : « Nous resterons mobilisés »

Alpha Condé ne se limite pas à une condamnation des agissements de la junte. Il réaffirme son engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel, renversé par le coup d’État du 5 septembre 2021.

« Nous resterons mobilisés jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel bafoué. La Guinée mérite un avenir où la démocratie, la justice et les libertés fondamentales sont respectées. »

Il laisse entendre que la lutte contre l’arbitraire et l’oppression ne fait que commencer, et que ceux qui pensent pouvoir réduire l’opposition au silence devront en répondre tôt ou tard.

Une pression qui s’intensifie sur la junte

Cette sortie d’Alpha Condé s’ajoute à d’autres condamnations internationales. L’ambassade des États-Unis à Conakry s’est également dite profondément préoccupée par l’enlèvement d’Abdoul Sacko. Elle a demandé au gouvernement guinéen d’enquêter rapidement, d’identifier les responsables et de garantir une justice transparente et équitable.

L’affaire Abdoul Sacko pourrait ainsi raviver les tensions politiques et accentuer l’isolement du régime militaire, déjà sous pression face aux appels répétés pour un retour rapide à un gouvernement civil.

Désormais, tous les regards sont tournés vers les dirigeants guinéens, qui doivent répondre à une question essentielle : jusqu’où iront-ils dans la répression des voix dissidentes ?

Laguinee.info

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