lundi, février 24, 2025
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Niger : les assises nationales lancées pour fixer la durée de la transition

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Le général Abdourahamane Tiani, président de la transition au Niger, a ouvert samedi à Niamey cinq jours d’assises nationales, un événement crucial destiné à fixer la durée de la transition militaire en cours depuis le coup d’État de juillet 2023.

Un mois après avoir renversé le président civil Mohamed Bazoum, le général Tiani avait évoqué une transition ne dépassant pas trois ans, sans jamais préciser de calendrier concret. Début 2024, des consultations régionales avaient été organisées pour préparer ces assises, avec la promesse d’un retour à l’ordre constitutionnel « dans les meilleurs délais ».

La cérémonie d’ouverture a été retransmise en direct par la télévision d’État, Télé Sahel, mais certains médias étrangers n’ont pas été accrédités pour couvrir l’événement. Face aux 600 participants attendus, le chef de la junte a tenu à cadrer les débats :

« À la différence de ce que les Nigériens ont connu par le passé, les présentes assises ne peuvent pas se réduire à une tribune de promotions personnelles, de positionnement politique, de règlement de comptes, de critiques acerbes injustifiées », a averti le général Tiani.

Il a insisté sur le fait que ces discussions ne sauraient être « un tremplin pour une conquête du pouvoir », mais doivent au contraire « fédérer tous les Nigériens ».

Toutefois, le climat reste marqué par la suspension des activités des partis politiques depuis le putsch. L’Ordre des avocats du Niger a d’ailleurs annoncé son refus de participer, marquant une forme de distance critique vis-à-vis du processus.

Des figures politiques et des alliés régionaux présents

Trois anciens présidents nigériens ont assisté à l’ouverture : Mahamadou Issoufou (2011-2021), Mahamane Ousmane (élu en 1993, renversé en 1996) et le général Salou Djibo, auteur du coup d’État de 2010 contre Mamadou Tandja. Des diplomates et représentants d’organisations internationales ont également pris part à l’événement.

Les alliés du Niger au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Burkina Faso et le Mali, ont envoyé des ministres et des experts. En rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), que le Niger a quittée début 2024, le régime cherche à consolider cette nouvelle alliance régionale entre régimes militaires.

Une feuille de route attendue début mars

Chargée de diriger les assises, la commission présidée par Mamoudou Harouna Djingarey, chef traditionnel et ancien fonctionnaire de l’ONU, doit remettre un « rapport final » au général Tiani début mars. « Nous sommes ici réunis pour bâtir un Niger fort, digne, souverain et tourné vers l’avenir », a déclaré Djingarey lors de son discours d’ouverture.

Reste à savoir si ces assises parviendront à dégager une feuille de route claire et consensuelle pour la transition. Les conclusions attendues seront scrutées aussi bien au Niger que par la communauté internationale, qui suit avec attention l’évolution du régime militaire.

Laguinee.info

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