samedi, février 22, 2025
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« Kaloum est jonchée d’effigies de Mamadi Doumbouya, comme pour se moquer … »

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La transition guinéenne semble s’être éloignée de son cap initial, si l’on en croit les critiques de Souleymane Souza Konaté, président de la commission communication de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD). Dans une tribune transmise à Laguinee.info, ce conseiller en communication de l’opposant Cellou Dalein Diallo n’a pas mâché ses mots contre le régime du CNRD, dénonçant une gouvernance marquée par l’hypocrisie, le népotisme et la restriction des libertés.

Un culte de la personnalité assumé ?

Au lendemain du coup d’État de septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya, devenu général entre-temps, affichait sa volonté de rompre avec les pratiques du passé. Trois ans plus tard, Souza Konaté dresse un constat amer : loin d’avoir mis fin au culte de la personnalité, le CNRD l’aurait institutionnalisé. « Kaloum est jonchée d’effigies de Mamadi Doumbouya, comme pour se moquer du décret interdisant ces pratiques », fustige-t-il. Pendant ce temps, les mouvements de soutien à la junte se multiplient, bénéficiant de fonds publics, tandis que le droit de manifester demeure interdit aux opposants.

Une gestion à sens unique ?

L’interdiction des manifestations pour l’opposition contraste avec la liberté offerte aux partisans du régime, selon Konaté, qui parle d’un « deux poids, deux mesures » flagrant. Pour lui, cette situation trahit une hypocrisie institutionnalisée : « Ceux qui prétendaient vouloir en finir avec le culte de la personnalité en ont fait un système. »

Mais au-delà des symboles, c’est la réalité économique qui alimente le malaise. La cherté de la vie, la montée du chômage et l’exode massif des jeunes illustrent, selon l’opposant, l’échec de cette transition. « En trois ans, plus de 32 000 jeunes ont fui le pays, au péril de leur vie. La Guinée est devenue le premier pays d’Afrique en demande d’asile en France, devançant même des nations en guerre », s’indigne-t-il.

Une responsabilité historique

Face à cette situation, Souza Konaté met en garde Mamadi Doumbouya contre les « opportunistes » qui l’entourent et le poussent, selon lui, à l’erreur. « Il devra rendre des comptes devant l’histoire« , prévient-il. Le message est clair : si le pays sombre, le chef de la transition ne pourra pas dire qu’il n’a pas été prévenu.

À l’heure où la Guinée traverse une crise politique et sociale profonde, l’avenir du régime du CNRD reste incertain. Entre dérives autoritaires et promesses non tenues, la transition semble à un tournant. Le général Doumbouya écoutera-t-il ces mises en garde ou poursuivra-t-il sa route, au risque de voir l’histoire se refermer sur lui ?

Laguinee.info

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