La dynamique autour d’une éventuelle candidature du général Mamadi Doumbouya pour la prochaine élection présidentielle ne faiblit pas. À travers le pays, les mouvements de soutien se multiplient, portés notamment par des jeunes et des femmes. Mais cette ferveur suscite aussi des critiques, notamment du côté de l’opposition.
Lors de l’assemblée générale hebdomadaire de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Abass Fofana, secrétaire fédéral du parti à Kaporo, a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une « stratégie de manipulation » orchestrée par les autorités pour rallier ces catégories sociales à leur cause.
Une jeunesse et des femmes ciblées ?
Pour l’opposant, l’engouement observé sur le terrain ne résulte pas d’un soutien spontané mais d’une campagne savamment orchestrée à coups de distributions de denrées alimentaires, de vêtements traditionnels (Soôby) et même de motos. “Pourquoi manipule-t-on sa propre jeunesse ? Pourquoi manipule-t-on sa propre femme ? Parce qu’on n’est pas sérieux. Parce qu’on manque d’analyse et de vision”, a-t-il martelé.
Selon lui, cette approche vise à s’assurer du contrôle des segments les plus influents de la société. “Les jeunes et les femmes sont manipulés par les autorités actuelles. Et pourtant, ce sont eux qui constituent la base de toute structure humaine. Dans notre parti, ces deux catégories sont au cœur de notre organisation. Mais les autorités ont compris qu’en les contrôlant, elles pouvaient atteindre leurs objectifs, même si ceux-ci sont illégitimes et illégaux”, a-t-il insisté.
Un appel à la réflexion
Face à cette situation, Abass Fofana appelle la jeunesse à un examen de conscience et à une analyse de son évolution sous les différents régimes. “Les jeunes doivent se poser des questions essentielles : entre 2010 et 2025, qu’est-ce qui a changé pour moi ? Avant qu’Alpha Condé ne devienne président, dans quelle condition étais-je ? Après ses 11 ans au pouvoir, quel bilan personnel puis-je tirer ? Et depuis trois ans sous ce régime, ma situation s’est-elle améliorée ou a-t-elle empiré en termes d’éducation, de revenus et de perspectives ?”, a-t-il interrogé.
L’UFR met en garde contre ce qu’il qualifie de dérives autoritaires et exhorte les jeunes à refuser toute forme d’instrumentalisation. “Seul un pouvoir dictatorial manipule sa jeunesse. Un gouvernement soucieux du développement doit au contraire la préparer à affronter les défis de demain, face aux jeunes des autres nations”, a conclu Abass Fofana.
Si la mobilisation en faveur du chef de la transition s’intensifie, les voix discordantes se font également entendre, annonçant des débats animés à l’approche des échéances électorales.