Cinquante jours se sont écoulés depuis l’arrestation du président du MoDeL, Aliou Bah. Condamné à deux ans de prison ferme par le Tribunal de Première Instance de Kaloum le 7 janvier dernier, il demeure derrière les barreaux, dans ce que ses partisans dénoncent comme une détention arbitraire.
Ce jeudi, son collectif d’avocats a pris la parole pour la première fois devant la presse. Me Pépé Antoine Lama, Me Almamy Samory Traoré, Me Halimatou Camara, Me Galissa Hady Diallo et Me Houleymatou Bah ont dressé un état des lieux de la procédure judiciaire et annoncé les actions en cours.
Un appel en cours, la CEDEAO saisie
Dès l’ouverture de la conférence, Me Pépé Antoine Lama a pointé du doigt les irrégularités qui, selon lui, ont émaillé le procès de leur client. Il a dénoncé un verdict politique et une atteinte aux libertés fondamentales. Face à cela, le collectif a interjeté appel auprès de la Cour d’Appel de Conakry et enclenché une procédure devant la Cour de Justice de la CEDEAO, estimant que l’État guinéen viole ses engagements en matière de droits humains.
« La Guinée est signataire de plusieurs conventions garantissant une justice équitable. Nous attendons des magistrats qu’ils disent le droit, rien que le droit », a insisté Me Lama, appelant à une prise de responsabilité de l’appareil judiciaire.
Depuis sa cellule, un message d’Aliou Bah
Depuis sa prison, Aliou Bah a tenu à adresser un message à ses partisans. Par la voix de ses avocats, il a remercié ceux qui restent mobilisés pour défendre « les valeurs de paix, de justice et de liberté ». Il appelle à poursuivre le combat démocratique avec détermination et sang-froid.
Ses avocats ont également dénoncé un climat politique marqué par une répression ciblée contre les voix dissidentes, tandis que, selon eux, les proches du pouvoir bénéficient d’une impunité totale.
Une mobilisation qui ne faiblit pas
Le MoDeL ne compte pas baisser les bras. Depuis l’arrestation de son leader, le parti multiplie les initiatives : pétitions, marches pacifiques, sit-in… Une pression constante pour exiger la libération immédiate et sans condition d’Aliou Bah.
« Nous n’arrêterons pas tant que justice ne sera pas rendue », a affirmé un cadre du parti à l’issue de la conférence.
Alors que l’affaire suit son cours devant les instances judiciaires nationales et régionales, une question reste en suspens : la justice guinéenne saura-t-elle résister aux pressions politiques ?
Laguinee.info